Mais qu’est-ce qu’une aurore borĂ©ale pulsante ?

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Pour ceux qui ont dĂ©jĂ  eu la chance de pouvoir en observer, les aurores borĂ©ales constituent un spectacle naturel unique. Si les scientifiques savaient dĂ©jĂ  que leur apparition Ă©tait liĂ©e au Soleil, les aurores borĂ©ales dites pulsantes restaient un mystère – du moins jusqu’à maintenant. 

Contrairement aux autres, l’aurore borĂ©ale pulsante clignote environ toutes les dix secondes. Sur une durĂ©e qui peut parfois atteindre une heure, des faisceaux verts illuminent par intermittence le ciel nocturne. C’est dans le ciel du Canada – plus prĂ©cisĂ©ment dans la province du Manitoba – que des chercheurs japonais ont rĂ©ussi Ă  capturer ce phĂ©nomène via un satellite. En collaboration avec l’Agence spatiale canadienne, ils ont analysĂ© les donnĂ©es suivantes : les ondes de plasma situĂ©es dans la magnĂ©tosphère (la rĂ©gion qui entoure l’atmosphère) ainsi que le niveau d’électrons. Ensemble, les spĂ©cialistes ont pu expliquer l’origine des aurores borĂ©ales pulsantes dans un article relayĂ© par la revue Nature.

Les aurores borĂ©ales canadiennes, un spectacle qui ne commence qu’Ă  la tombĂ©e de la nuit, ici près de la ville de Yellowknife situĂ©e dans les Territoires du Nord-Ouest.
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Dans le cadre d’aurores polaires « traditionnelles », la magnĂ©tosphère – plus prĂ©cisĂ©ment son cĂ´tĂ© nuit – est amenĂ©e Ă  emmagasiner puis relĂ¢cher des particules de radiations solaires (dont les Ă©lectrons analysĂ©s pour cette Ă©tude). C’est dans cette seconde phase qu’apparaissent les arcs lumineux, le plus souvent de couleur verte. Pour les aurores borĂ©ales pulsantes, l’équipe de recherche Ă  conclu que le plasma qui est parfois contenu dans la magnĂ©tosphère vient dĂ©ranger les Ă©lectrons. BousculĂ©s, ces derniers sont alors poussĂ©s vers l’atmosphère terrestre par intervalles rĂ©guliers, oĂ¹ ils rencontrent les particules qui y sont contenues. Cette collision est alors matĂ©rialisĂ©e par les aurores borĂ©ales pulsantes.

Si vous aimez voyager – et ne craignez pas le froid -, il existe de nombreux sĂ©jours spĂ©cialement dĂ©diĂ©s Ă  l’observation de ces illuminations naturelles. En effet, les pays nordiques et plus particulièrement le Canada restent des destinations de choix pour ces voyages qui mĂªlent science et nature. Toutefois, n’espĂ©rez pas avoir la chance d’observer des aurores borĂ©ales pulsantes du premier coup d’œil. En effet, bien que les aurores polaires « traditionnelles » restent prĂ©visibles, celles observĂ©es dans le cadre de l’étude prĂ©cĂ©demment citĂ©e se font plus rares. C’est en tout cas ce qu’affirme Allison Jaynes, physicienne Ă  l’UniversitĂ© de l’Iowa (États-Unis), avant d’ajouter qu’elles « ne sont pas nĂ©cessairement un bon spectacle pour l’œil humain ».

Des aurores boréales sur le pôle Sud de notre planète, dans un cliché capturé par le satellite IMAGE en 2004.
Crédits : NASA

Pour justifier cette information, la scientifique prĂ©cise que les aurores borĂ©ales pulsantes sont plus difficiles Ă  voir notamment en raison de leur intermittence, mais surtout Ă  cause d’une luminositĂ© plus faible. En revanche, elles peuvent durer toute la nuit, contrairement aux aurores borĂ©ales qui sont plus souvent rĂ©pertoriĂ©es entre le crĂ©puscule et minuit. Cette Ă©tude permet tout de mĂªme de faire la lumière sur une question qui a longtemps confondu la communautĂ© scientifique, concernant l’origine de ce phĂ©nomène. En 2007, une mission spatiale nommĂ©e THEMIS a mĂªme Ă©tĂ© mise en place dans le but de mieux comprendre les mĂ©canismes sur lesquels reposent les aurores borĂ©ales. FinancĂ© par la NASA, ce projet a permis de lancer cinq satellites dans la magnĂ©tosphère.

Plus largement, ce dispositif aide les scientifiques à mieux comprendre et appréhender la météo spatiale, ou encore à déterminer l’influence du plasma sur les électrons, comme c’est le cas pour les aurores boréales pulsantes.

Sources : Radio Canada – Nature – NASA