Quelle est la masse précise de notre Galaxie ?

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Une nouvelle technique d’estimation de la masse des galaxies promet des rĂ©sultats plus fiables. Celle-ci permet de combiner les mouvements tridimensionnels observĂ©s de plusieurs galaxies satellites de la Voie lactĂ©e avec des simulations informatiques approfondies. Cela permet d’obtenir une estimation de haute prĂ©cision de la masse de notre Galaxie.

DĂ©terminer la masse des galaxies est utile pour comprendre l’architecture de l’Univers. Selon les modèles cosmologiques actuels, la matière visible d’une galaxie, comme les Ă©toiles, le gaz et la poussière, ne reprĂ©sente que 15% de sa masse. Les 85% restants sont censĂ©s rĂ©sider dans la matière noire, un composant mystĂ©rieux qui n’a jamais Ă©tĂ© observĂ© et dont les propriĂ©tĂ©s physiques restent largement inconnues. La grande majoritĂ© de la masse d’une galaxie – principalement de la matière noire donc – est situĂ©e dans son halo, une vaste rĂ©gion environnante contenant peu ou pas d’Ă©toiles, et dont la forme est elle aussi inconnue.

Les astronomes estiment aujourd’hui que les filaments de la matière noire couvrent l’Univers tout entier, attirant avec eux la matière lumineuse baryonique (« normale »). Il arrive que les filaments se croisent : Ă  ces points d’embranchements, le gaz et la poussière s’accumulent pour finalement former les galaxies. Au fil des milliards d’annĂ©es, les petites galaxies fusionnent pour en former des plus grandes. Leur taille augmente et leur attraction gravitationnelle s’Ă©tend de plus en plus loin dans l’espace. Elles attirent ensuite d’autres petits systèmes galactiques qui deviennent des galaxies satellites.

Mais alors comment pèse-t-on une galaxie ? DĂ©jĂ , il est impossible de dĂ©finir sa masse simplement en la regardant – encore moins lorsque l’observateur se trouve Ă  l’intĂ©rieur, comme c’est le cas avec notre Voie lactĂ©e. Les chercheurs dĂ©duisent habituellement la masse d’une galaxie en Ă©tudiant les mouvements des objets cĂ©lestes – des galaxies satellites, par exemple – autour de la galaxie hĂ´te. Cette nouvelle technique s’appuie ici sur leur moment cinĂ©tique, permettant des rĂ©sultats plus fiables. Le moment cinĂ©tique d’un corps dans l’espace dĂ©pend Ă  la fois de sa distance et de sa vitesse. Puisque les galaxies satellites ont tendance Ă  se dĂ©placer autour de la Voie lactĂ©e sur des orbites elliptiques, leurs vitesses augmentent Ă  mesure qu’elles se rapprochent de notre Galaxie et diminuent Ă  mesure qu’elles s’Ă©loignent. Le moment cinĂ©tique lui, reste constant en tout point de l’orbite.

PrĂ©sentĂ©e ce jeudi 7 juin Ă  la 232e rĂ©union de l’American Astronomical Society Ă  Denver, l’Ă©tude est la première Ă  examiner les mouvements tridimensionnels complets de neuf des 50 galaxies satellites connues de la Voie lactĂ©e, et Ă  comparer leurs mesures de moment cinĂ©tique Ă  un univers simulĂ© contenant un total de 20 000 galaxies hĂ´tes qui ressemblent Ă  notre propre Galaxie. Ensemble, ces galaxies simulĂ©es hĂ©bergent environ 90 000 galaxies satellites.

Cette nouvelle technique a permis aux chercheurs de fixer la masse de la Voie lactĂ©e Ă  0,96 billions de masses solaires. Des estimations antĂ©rieures avaient placĂ© la masse de notre Galaxie entre 700 milliards et 2 billions de masses solaires. Les rĂ©sultats renforcent Ă©galement les estimations suggĂ©rant que la galaxie d’Andromède est plus massive que notre Voie lactĂ©e.

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