Que deviennent les débris du choc entre deux satellites ?

Crédits : Institut Fraunhofer

Si les collisions entre satellites sont très rares, nous n’évoquons quasiment jamais la question des débris. L’Agence Spatiale Européenne (ESA) travaille sur des moyens de simuler les collisions afin de mieux comprendre leurs conséquences.

Alors que le satellite d’observation de la Terre Sentinel 3B a été lancé par l’ESA il y a quelques jours pour rejoindre son jumeau (Sentinel 3A), la question de la collision entre deux satellites (ou morceaux) refait surface. Bien que ce genre d’incident se produit très rarement, force est de constater que les risques sont présents.

Le premier accident du genre s’est produit en 1991 lorsque le satellite russe Cosmos 1934 est entré en collision avec le morceau d’un autre satellite russe : le Cosmos 926. En 1996, le satellite français Cerise a été heurté non pas par un autre satellite mais pas un fragment de la fusée Ariane 4. En 2005, une fusée américaine a été percutée par un morceau d’une fusée chinoise, et en 2009 le satellite russe Cosmos-2251 a heurté un satellite Iridium.

Si la rareté des ces accidents ne fait aucun doute, il est possible qu’à l’avenir nous assistons à davantage de collisions, car le trafic en orbite ne cesse d’augmenter. Afin de mieux comprendre les conséquences de ces collisions, l’Agence spatiale Européenne (ESA) a lancé un nouveau projet. Il est question de simuler les collisions et prévoir les trajectoires que les débris empruntent.

Crédits : Institut Fraunhofer

Alors qu’il s’agit d’un champ de recherche naissant, l’ESA a mis les moyens pour mettre sur pied deux laboratoires. Le premier, l’Institut Fraunhofer (Allemagne) utilise une méthode numérique de pointe afin de simuler les processus de déformation et de fragmentation des matériaux lors d’une collision. Il s’agit de comprendre comment réagissent de façon structurelle les satellites, et comment se forme et évolue le « nuage de fragments ».

Le deuxième laboratoire, situé à l’Université de Padoue (Italie), a la mission de comprendre comment se détachent et se brisent les gros éléments des satellites tels que les réservoirs, les antennes et autres panneaux solaires. Enfin, lorsque les deux méthodes seront considérées comme performantes, celles-ci seront utilisées pour simuler des impacts de satellites de 500 kg dans leur intégralité.

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