L’intelligence artificielle de Facebook va-t-elle remplacer votre psychothérapeute ?

Crédits : Geralt/Pixabay

Woebot est une intelligence artificielle, un chatbot comme il en existe des dizaines. Cependant, Woebot a été créé dans le but de jouer le rôle de psychothérapeute du réseau social Facebook. Après quelques mois d’existence, celui-ci semble fonctionner mais il y a également une face plus sombre.

Lorsque l’on réfléchit aux métiers qui pourraient disparaître avec l’avènement de l’intelligence artificielle, celui de psychothérapeute n’arrive pas dans les premiers de la liste, loin de là ! Et pourtant, Woebot a tout du psy idéal pour adolescents en perdition car formé aux thérapies comportementales et cognitives (TCC).

Les TCC consistent à s’adresser au patient déprimé en tentant de corriger les mauvaises représentations que ce dernier se fait de sa propre personne. Il est question de remodelage cognitif, une façon de redonner de la confiance au patient. Cette méthode utilisée par les psychothérapeutes et donc par le chatbot Woebot, va à l’encontre de celle employée par les psychanalystes, qui eux cherchent à comprendre les raisons altérant le jugement du patient.

En psychothérapie, le protocole est donc le pilier et le thérapeute n’est rien ou presque. La méthode est machinale et standardisée, visant à inviter le patient à avoir un comportement plus positif afin de regagner de la confiance et du bonheur. Une étude parue en juin 2017 dans la revue The Journal of Medical Internet Research Mental Health, à laquelle 70 étudiants ont participé, montre que des échanges avec le chabot Woebot durant deux semaines portent davantage leurs fruits qu’une consultation d’e-book.

Le robot peut être un meilleur thérapeute dans certains cas où la personne, ne faisant pas face à un autre humain, libérerait un peu plus sa parole et se confierait plus facilement. Le chatbot est en effet incapable d’avoir des expressions faciales ou un ton de voix pouvant déstabiliser le patient. Cependant, si certaines gènes peuvent disparaître, d’autres peuvent arriver, telle qu’une sorte de dépendance affective du patient face au chatbot.

Il est également « étonnant » que Facebook se soit lancé dans ce type d’activité sans avoir eu l’intention de financer des centres destinés à traiter les problèmes de dépression des étudiants, si la motivation était réellement de leur venir en aide. Rappelons que Facebook collecte des données à revendre et si les publications et autres contenus postés par les utilisateurs incarnent ces données, les informations recueillies par Woebot constituent de nouvelles données à exploiter.

Sources : Huffington PostInfo Hugh Tech