Selon diverses recherches, les femmes célibataires supporteraient en général mieux leur situation que les hommes célibataires. Une partie de l’explication de ce phénomène serait relative aux stéréotypes en lien avec la masculinité hégémonique, empêchant les hommes de s’épanouir complétement en l’absence de partenaire.
Masculinité hégémonique et stéréotypes
Le Pew Research Center est un centre de recherche étasunien fournissant des statistiques et des informations sociales. En 2023, une de ses enquêtes communiquait les chiffres suivants : aux États-Unis, 63% des hommes de moins de 30 ans sont célibataires, contre 34% des femmes du même âge. La publication montrait également que 50% des hommes célibataires sont en recherche d’une partenaire, contre 35% des femmes célibataires.
En octobre 2024, des chercheurs de l’Université de Toronto (Canada) ont publié une étude dans la revue Social Psychological and Personality Science. Selon leurs résultats, les femmes célibataires sont davantage satisfaites de leur situation que les hommes. Autrement dit, les hommes supportaient plus difficilement le fait d’être seul.
Mais comment expliquer cette tendance ? Une partie de l’équation se situe au niveau de la masculinité hégémonique et les stéréotypes qu’on lui associe. Or, ces considérations représenteraient une barrière empêchant les hommes de s’épanouir pleinement sans partenaire. Il faut dire qu’un certain nombre d’hommes considèrent les relations amoureuses comme étant leur principal exutoire émotionnel. Dans ce type de cas, l’absence de partenaire peut être quelque chose de déstabilisant, assez pour porter atteinte au bien-être.
Un conditionnement d’origine sociétal
Interrogé par le média Vox le 2 septembre 2025, le professeur de psychologie Fredric E. Rabinowitz de l’Université de Redlands (États-Unis), a travaillé sur le sujet pendant plusieurs années. L’intéressé pense que beaucoup d’hommes considèreraient leur partenaire comme étant leur seule « ressource sociale », jouant le rôle de confident, d’amant, de complice dans la vie mais également, de fée du logis.
Les stéréotypes ont effectivement la peau dure mais ceci s’explique par une intériorisation de ces derniers dès le plus jeune âge. Il s’avère que dans la plupart des contextes sociaux, les garçons ne sont pas entrainés à évoquer leurs émotions. Au contraire, ces mêmes émotions restent secrètes afin de ne laisser transparaitre aucune vulnérabilité. Autrement dit, les hommes sont très souvent en quête d’une femme qui pourrait être la seule personne avec laquelle la société leur permettrait d’être vulnérables.
Des raisons multiples
En 2023, une autre étude étasunienne publiée dans le Journal of Family Psychology démontrait qu’en général, les hommes mariés bénéficient d’une meilleure santé mentale que les hommes célibataires. L’explication de cette tendance est simple : dans les relations hétérosexuelles, les femmes se chargent la plupart du temps de la charge mentale de leur conjoint mais également, d’une grande partie des tâches ménagères. En définitive, les hommes sont nombreux à penser qu’ils auraient beaucoup à gagner à se mettre en couple, que leur vie s’améliorerait.
Cependant, une autre notion entre en jeu. Il s’agit d’un archétype hétéromasculin consistant à penser que les hommes devraient absolument être à la tête d’une famille et rester actif sexuellement. Cette considération a évidemment un aspect social, plus précisément en lien avec le statut et ce, surtout si leur partenaire est attirante pour le commun des mortels. Ainsi, le célibat peut être une source de frustration et de honte pour beaucoup d’hommes et potentiellement, générer de l’animosité envers les femmes. Certains ne trouvant pas de partenaire ont tendance à rejeter la faute sur les femmes. Dans certains cas, il peut être question de misogynie affirmée, un phénomène que l’on retrouve dans la communauté incel, notamment.
