Des chercheurs du Park Center for Mental Health en Australie ont contribué à la masse grandissante de preuves indiquant que détenir des chats augmente significativement le risque de souffrir de schizophrénie.
Un lien entre les chats et la schizophrénie
Des études antérieures ont déjà suggéré que le fait de posséder un chat pouvait influencer le risque de développer des troubles liés à la schizophrénie et des expériences psychotiques. Dans le cadre de nouveaux travaux, des scientifiques ont réalisé une méta-analyse de toutes ces publications.
Pour opérer, les chercheurs ont entrepris une exploration approfondie de diverses bases de données et de documents non publiés, couvrant la période du 1er janvier 1980 au 30 mai 2023, sans restreindre leur recherche sur des critères géographiques ou linguistiques. Leur sélection incluait des études présentant des données originales sur la possession de chats et ses liens avec la schizophrénie. Parmi les 1 915 études identifiées, dix-sept ont été utilisées, provenant de onze pays différents.
Au terme de leurs analyses, les chercheurs ont trouvé une association entre la possession d’un chat au sens large et un risque accru de développer des troubles liés à la schizophrénie. Le rapport de cotes (OR) groupé non ajusté était de 2,35 (indice de confiance à 95 %) tandis que l’estimation groupée ajustée était de 2,24 (IC à 95 %). Autrement dit, après ajustement, il ressort de ces travaux que les personnes possédant des chats ont environ 2,24 fois plus de risques de développer des troubles liés à la schizophrénie que celles qui n’en ont pas.

La faute à la toxoplasmose
La tendance globale du risque se concentre sur l’interaction entre le développement du cerveau et l’exposition féline. Cependant, les auteurs soulignent qu’il existe un agent causal, probablement le parasite Toxoplasma gondii. Ce dernier agit de manière invisible dans l’environnement des chats et pourrait être le véritable responsable de cette association plutôt que la simple proximité avec les félins.
Pour rappel, Toxoplasma gondii (T. gondii) est un parasite intracellulaire responsable de la toxoplasmose qui touche environ 25 % de la population mondiale à un moment donné. Il a déjà été lié à divers troubles neurologiques et comportementaux. Nous savons par ailleurs que certaines manifestations de la schizophrénie peuvent être inversées par des médicaments antiprotozoaires, ce qui suggère qu’une infection à T. gondii pourrait avoir été à l’origine des symptômes observés dans ces cas.
Le lien avec les chats domestiques réside dans l’absence d’une enzyme, la delta-6-désaturase, dans leurs intestins. L’absence de cette enzyme entraîne en effet une surproduction d’acide linoléique nécessaire à la reproduction du parasite.
