Pourquoi les émotions positives sont bonnes pour la santé ?

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Selon une nouvelle étude, les émotions positives suscitées par la nature, l’art et la spiritualité pourraient nous permettre de conserver une bonne santé en évitant la formation de protéines parfois néfastes pour l’organisme. Explications.

Se laisser surprendre par la beauté de la nature, assister à une exposition ou bien pratiquer la méditation seraient des exemples types d’activités qui permettraient de garder une bonne forme physique. C’est en tout cas ce que semble suggérer une recherche menée par des scientifiques de l’Université de Berkeley, en Californie.

Au sein de leur étude publiée le 19 janvier 2015 dans la revue Emotion, les chercheurs ont en effet expliqué que les sentiments positifs suscités par le contact avec la nature, l’art ou encore par la pratique spirituelle étaient corrélés à des niveaux particulièrement bas de cytokines pro-inflammatoires. Une protéine qui, en l’absence d’infection, favorise l’apparition de nombreux troubles de santé comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type II, l’arthrose ou bien encore la dépression.

Pour arriver à cette déduction, les chercheurs ont demandé à 200 participants de relever au quotidien les émotions positives qu’ils avaient pu ressentir au cours de la journée. Parallèlement à ces auto-analyses, des prélèvements de tissus étaient également effectués au niveau des gencives et des joues de chaque patient. Ainsi, il a été possible de déterminer que les personnes qui avaient vécu le plus de sentiments positifs (notamment la surprise et l’émerveillement) présentaient un niveau plus faible d’interleukines 6 – un groupe de cytokines.

« Le fait que l’émerveillement, l’étonnement et la beauté entraînent des taux plus sains de cytokines suggère que les choses que nous faisons pour ressentir ces émotions – une balade dans la nature, se perdre dans la musique, ou regarder une œuvre d’art – ont une influence directe sur la santé et l’espérance de vie », a ainsi déclaré le psychologue Dacher Keltner, co-auteur de l’étude, relayé par le site Sciences&Avenir.

Autre fait surprenant que cette étude a permis de mettre en évidence: le sentiment de crainte serait lui aussi associé à un taux plus bas de cytokines pro-inflammatoires. Comment expliquer ce phénomène? Selon Jennifer Stellar, auteur principal de l’étude, « la crainte est associée à la curiosité et le désir d’explorer, suggérant des réponses comportementales opposées à celles observées au cours de troubles inflammatoires, qui voient les individus qui en souffrent s’isoler des autres et rester enfermés dans leur environnement ».

Il est cependant important de rappeler que les résultats de cette étude ont seulement permis de révéler un lien entre les émotions positives et le niveau de cytokines. Ainsi, des recherches plus approfondies seront nécessaires afin de déterminer avec certitude lequel de ces deux facteurs apparaît en premier. «Il est (également) possible que le fait d’avoir un faible taux de cytokines permette aux gens de ressentir davantage d’émotions positives, ou que la relation soit bidirectionnelle », conclut la chercheuse au sein d’un communiqué publié par l’université de Berkeley.

Sources: Sciences&AvenirUC Berkeley