Il y a quelques années, des chercheurs australiens avaient tenté de réponde à la question suivante : les cafards peuvent ils survivre à une attaque nucléaire ? En réalité, tout organisme vivant ne pourrait pas vraiment sortir indemne de la violence d’une telle explosion, même le plus résistant des insectes. Quelle est l’origine de ce mythe ?
Des rumeurs datant de 1945
En 2008, le film d’animation Wall-e dépeignait un monde post-apocalyptique, un désert infini dans lequel s’entassait les milliards de tonnes de déchets abandonnés par les humains ayant quitté la Terre. Le personnage principal de cette production est un robot solitaire ayant pour mission de compacter les déchets et ayant pour seule compagnie, un cafard. S’agissait-il ici d’un clin d’œil de Pixar suggérant que les cafards pourraient survivre à une apocalypse nucléaire ? Certainement.
Et si les cafards étaient réellement capables de survivre à une telle catastrophe ? En 2019, des chercheurs de l’Université de Melbourne (Australie) avaient répondu à cette question dans une longue publication. Pour les experts, la prétendue capacité des cafards à survivre à une apocalypse nucléaire relève du mythe, dont les fondements scientifiques sont finalement assez peu nombreux. Les chercheurs estiment que face aux effets dévastateurs d’une bombe atomique, aucun organisme vivant ne pourrait sortir indemne, même les plus coriaces des insectes.
Le mythe en question remonte bien avant la sortie du film Wall-e. En effet, des rumeurs circulaient déjà après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. Certaines personnes ont affirmé que les cafards pullulaient dans les ruines mais en réalité, il n’existe aucune preuve documentée de ce phénomène.

Les cafards sont résistants, mais il y a mieux
En 2012, l’émission MythBusters diffusée aux États-Unis a tenté de vérifier ce mythe en exposant des cafards à des niveaux élevés de radiation. Les insectes ont survécu plus longtemps que s’il s’agissait d’humains mais en revanche, aucun n’a résisté à des doses extrêmes. Pour le biologiste australien Mark Elgar, ces tests sont toutefois incomplets. En effet, seule la durée de vie des cafards après exposition a été observée et non leur capacité à produire des œufs viables. Or, dans la mesure où ces mêmes œufs garantissent la survie de l’espèce, ce paramètre apparait tout de même essentiel.
De plus, les chercheurs ont mentionné plusieurs autres études soulignant que si les cafards sont effectivement entre 6 et 15 fois plus résistants que les humains face au nucléaire, les mouches du vinaigre sont encore plus endurantes. Même certaines fourmis capables de creuser profondément dans le sol auraient davantage de chances de survie. De plus, un hiver nucléaire signifierait la mort de tout ou presque et en l’absence de nourriture, les cafards ne pourraient survivre très longtemps.
Enfin, un autre point mérite d’être souligné : les radiations ionisantes provenant d’une explosion nucléaire sont capables de modifier la chimie du vivant, en s’attaquant aux cellules et à l’ADN. Sous réserve d’avoir survécu à l’explosion elle-même, n’importe quel organisme peut subir des effets proportionnels au niveau de contamination, qu’il s’agisse de mutations, de tumeurs, de malformation et évidemment, de diminution des population. En réalité, seules certaines espèces de tardigrade (oursons d’eau) peuvent résister à ce genre de radiations et ce, à des niveaux 1 400 fois supérieurs à ceux que supportent les humains.
