Vous souvenez-vous du film d’animation Wall-E sorti en 2008 ? Un magazine anglais vient de publier un article fort intéressant, reprenant une à une les caractéristiques peu flatteuses de l’espèce humaine telles que montrées dans ce film produit par Pixar.
À sa sortie, Wall-E fut qualifié de chef d’œuvre, mais avait suscité une certaine polémique en faisant un parallèle entre l’obésité et les désastres environnementaux, une manœuvre jugée à l’époque trop naïve par une journaliste de Slate US. Quoi qu’il en soit, Wall-E reste très pertinent et les rapprochements que l’on peut faire avec nos sociétés sont nombreux, comme le décrit magnifiquement bien le magazine NewStatesman dans un récent article intitulé A list of ways our society is already like Pixar’s dystopia in WALL·E (une liste d’éléments de notre société qui montre déjà que nous sommes dans une dystopie à la Wall-E).
Le film plonge le spectateur dans une dystopie où la Terre n’est plus vivable, suite à une accumulation extrême de détritus sur toute la surface du globe, que le robot Wall-E, entre autres, se charge de compacter et d’empiler, inlassablement. À cause de la transformation de la planète en décharge géante, les humains ont été contraints de s’expatrier dans un vaisseau situé dans l’espace. Mais comment les humains en sont arrivés là ? Visiblement, une surconsommation abusive a entrainé une pollution extrême à tel point que plus aucune végétation n’est présente.
Chaque année, 2 milliards de tonnes de déchets sont produites par l’humanité, et les décharges géantes à ciel ouvert existent déjà. Et nous ne parlons même pas de la pollution des océans et des cours d’eau, ou encore de la gestion calamiteuse de la ressource eau, de la déforestation, etc.
Dans le vaisseau, la satire se veut « extrémiste ». En effet, les humains sont obèses et avachis dans des chaises mouvantes, ils ne posent donc plus leurs pieds au sol pour marcher, un comble ! De plus, les repas sont toujours consommés sous forme liquide, obtenus à partir d’une poudre, adieu la cuisine ! Il existe déjà des aliments en poudre, que consomment par exemple les astronautes, mais Huel est un aliment en poudre qui concentre vraiment l’intégralité des vitamines et nutriments que nous devons assimiler chaque jour. Quant à l’obésité, nous avons déjà l’exemple des effets de la mondialisation : en 2016, 13% de la population adulte américaine souffre d’obésité, tandis qu’un tiers de la population mondiale est en surpoids ou obèse, selon l’Université de Washington. La faute aux produits toujours plus sucrés et gras issus de procédés industriels où les additifs sont nombreux, ainsi qu’à des habitudes de consommation souvent dictées par l’impulsion et l’envie suscitées par la publicité.
Dans Wall-E, la publicité est omniprésente, synonyme d’une perte de communication physique entre les humains qui sur leurs chaises, ont constamment un écran holographique pratiquement collé à leurs yeux. Une hyperconnexion et un changement des rapports humains qui sont déjà très visibles aujourd’hui, avec les multiples smartphones et tablettes par exemple, ainsi que les réseaux sociaux et multiples applications.
Le film Wall-E se déroule 700 ans après 2008, mais la prophétie serait-elle en train de se réaliser ?
Sources : NewStatesman – Mr Mondialisation