Découverte il y a quelques jours par l’astronome amateur japonais Hideo Nishimura, la comète C/2023 P1 se rapproche du Soleil. Actuellement visible depuis un simple télescope, elle pourrait gagner suffisamment en luminosité dans quelques jours pour être visible à l’œil nu. Pour les intéressés, ne ratez pas cette occasion, car vous ne la verrez qu’une seule fois au cours de votre vie.
Un point vert dans le ciel
À l’heure actuelle, la comète brille comme une étoile de magnitude 8, mais certains spécialistes pensent que l’objet atteindra une magnitude 3 dès la mi-septembre au moment de son passage près du soleil sur l’orbite de Mercure. Pour rappel, en astronomie, la magnitude est une mesure de la luminosité apparente d’un objet céleste telle qu’elle est perçue depuis la Terre. Plus la magnitude apparente est faible, plus l’objet est lumineux et donc facilement visible. Ici, une magnitude 3 rendrait la comète visible à l’œil nu depuis les zones rurales exemptes de pollution lumineuse.
Si tel est le cas, l’objet pourrait être aussi brillant qu’une étoile typique. Selon la NASA, le meilleur moment pour observer la comète Nishimura sera peu avant le lever du soleil ou peu après son coucher en raison de la position de la comète par rapport à la Terre.
Des photos récemment prises de la comète Nishimura ont révélé que son coma (le nuage de gaz et de poussière qui entoure son noyau) dégageait une lueur verte. Cette jolie teinte est le fruit de la désintégration des molécules de dicarbone par la lumière de notre étoile.
Naturellement, rien n’est gravé dans le marbre. En effet, il demeure toujours un degré d’incertitude avec les comètes nouvellement découvertes. Rappelons que ces objets sont composés de glace, de poussière et de gaz qui, à l’approche du Soleil, se subliment (passage de l’état solide à l’état gazeux). Par ailleurs, cette sublimation peut également provoquer des fissures en surface, conduisant à la fragmentation de la comète en plusieurs morceaux.
Un objet interstellaire ?
La comète Nishimura pourrait avoir des origines lointaines. Des observations de suivi ont en effet révélé que l’objet suivait une orbite hyperbolique. Ce type de trajectoire elliptique caractérise les objets qui ne sont pas liés gravitationnellement à un corps céleste, en l’occurrence ici le Soleil. Autrement dit, cette comète ne semble pas piégée dans une orbite fermée. Ainsi, elle n’est que de passage et quittera bientôt le système solaire après avoir été « catapultée » par le Soleil via un processus de fronde gravitationnelle.

Il est possible que la comète soit originaire des confins de notre système, née dans le nuage de Oort. Pour rappel, il s’agit d’un réservoir de comètes et d’autres objets glacés au-delà de l’orbite de Neptune. Cependant, il est aussi possible que l’objet vienne tout simplement d’ailleurs, ce qui en ferait le troisième objet interstellaire connu jamais détecté après Oumuamua et la comète 2I/Borisov.
