Des objets volants lumineux foncent Ă plus de 50km/h dans la forĂȘt d’Annecy, en pleine journĂ©e ; nous ne sommes pas dans X-Files, mais la rĂ©alitĂ© a tout de mĂȘme des airs de fiction. C’est une premiĂšre qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e mi-septembre par l’association de modĂ©lisme Argonay, avec la mise en place d’une compĂ©tition de drones taillĂ©s pour la vitesse et pilotĂ©s en FPV.
Le vol en immersion ou FPV (First Person View) consiste Ă un piloter un drone via un Ă©cran ou des lunettes vidĂ©os, grĂące Ă la camĂ©ra embarquĂ©e sur l’appareil. Le procĂ©dĂ© est rĂ©pandu dans l’industrie robotique ou les recherches scientifiques Ă risque, mais prend une toute autre ampleur quand le drone dĂ©file Ă pleine vitesse entre les arbres : l’expĂ©rience Ă©voque tout autant le jeu vidĂ©o que le cinĂ©ma, entre Wipeout et Star Wars. Les 24 concurrents engagĂ©s dans la course d’Argonay semblent d’ailleurs possĂ©der une affinitĂ© avec la Force ; la faible rĂ©solution du rendu ajoutĂ©e aux variations de luminositĂ© oblige en effet les pilotes Ă naviguer Ă l’instinct pour Ă©viter les obstacles naturels du tracĂ©.
Cette premiĂšre compĂ©tition fut l’occasion pour Argonay de mettre Ă l’Ă©preuve ses capacitĂ©s d’organisation. Le prĂ©sident de l’association HervĂ© Pellarin dĂ©taille dans le Monde : « Le principe est calquĂ© sur celui des compĂ©titions de « boarder cross » (parcours dâobstacles en snowboards) avec des poules de quatre pilotes dont les deux premiers sont qualifiĂ©s, jusquâĂ la finale. »
HervĂ© Pellarin souhaite en effet mettre en place de vĂ©ritables compĂ©titions dĂšs 2015, avec ce que cela comporte d’exposition mĂ©diatique ; l’Ă©vĂšnement « montrera un autre visage de ce que le public connaĂźt sous le nom de drone – que nous appelons « multi », abrĂ©viation de multicopter – et posera, on lâespĂšre, les fondations d’un nouveau sport mĂ©canique. » Les 800.000 vues de la vidĂ©o postĂ©e sur YouTube fin septembre et l’attention de la presse internationale tĂ©moignent en tous cas d’un rĂ©el enthousiasme.
