Les plus vieilles traces de vie terrestre découvertes

Crédits : Zephyris / Wikimedia Commons

Datés à environ 3,5 milliards d’années, les plus anciens fossiles terrestres ont été découverts en Australie occidentale. De quoi approfondir notre compréhension des origines de la vie.

Des fossiles vieux de près de 3,5 milliards d’années découverts en Australie sont l’empreinte des plus anciens micro-organismes connus ayant vécu sur Terre, confirme ce lundi un rapport publié dans les Actes de l’Académie nationale des sciences (PNAS). Les chercheurs de l’Université de Californie et de celle du Wisconsin ont identifié, grâce à une nouvelle technologie de spectrométrie de masse, les signatures chimiques de onze spécimens microbiens qui appartiennent à cinq espèces dont certaines étaient similaires à celles existant aujourd’hui.

«C’est le premier lieu le plus ancien sur la planète où nous avons à la fois l’empreinte morphologique et chimique de la vie », explique John Valley, professeur de géochimie et de pétrologie à l’Université du Wisconsin, principal co-auteur de cette étude. « Nous avons aussi découvert qu’il existait plusieurs types de métabolismes et différentes espèces avec des fonctions biologiques différentes : certaines produisaient du méthane, d’autres en consommaient ou utilisaient l’énergie solaire pour la photosynthèse », précise-t-il à l’AFP.

Le méthane devait former une partie importante de l’atmosphère de la toute jeune Terre fréquemment bombardée par des comètes, où l’oxygène était rare ou absent. Ainsi, en plus d’explorer l’histoire de certains des plus anciens spécimens fossilisés jamais trouvés, cette nouvelle étude fournit également un aperçu de la façon dont les organismes pourraient avoir émergé et vécu sur une planète pauvre en oxygène dans les premiers moments de la vie sur Terre.

Est-ce pour autant les premiers organismes ? Non. « Ces organismes – de 0,01 millimètre de largeur – formaient une communauté de micro-organismes très bien développés qui ne constituaient probablement pas l’aube de la vie », résume le professeur Valley. Le fait que différents types de microbes étaient déjà présents il y a 3,5 milliards d’années « nous indique que la vie a dû commencer bien plus tôt sur la Terre, sans que personne ne sache quand, et confirme aussi qu’il n’est pas très difficile pour une forme de vie primitive d’évoluer vers des micro-organismes plus avancés », pointe William Schopf, professeur de paléobiologie à l’Université de Californie, autre co-auteur de ces travaux.

Cette étude, outre le fait de raconter « notre histoire », suggère par ailleurs que la vie pourrait être fréquente dans le cosmos. Si des micro-organismes étranges ont effectivement survécu à des conditions apparemment insurmontables, alors d’autres pourraient le faire ailleurs dans l’Univers.

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