champignon parasite
Image microscopique montrant le champignon éclatant à travers les parois de la plante. Crédits : Strullu-Derrien et al/Nature Communications

Le plus ancien champignon parasite connu a plus de 400 millions d’années

L’un des écrivains les plus célèbres du Royaume-Uni a été immortalisé sous la forme d’un champignon parasite fossile vieux de 407 millions d’années. Présente dans les collections du Muséum d’Histoire Naturelle, la nouvelle espèce a été nommée en l’honneur de Beatrix Potter. Même si elle est peut-être mieux connue pour des livres comme Le Conte de Pierre Lapin, l’auteure était une amoureuse des champignons de son vivant.

Un champignon parasite exceptionnel nouvellement découvert

Les champignons sont souvent méconnus, mais cruciaux dans le cycle des nutriments de la nature. Ils jouent en effet des rôles variés, des symbioses bénéfiques avec les plantes à la décomposition des matières organiques. Cependant, certains champignons peuvent aussi causer des maladies. Et d’après cette nouvelle découverte paléontologique, cela ne date pas d’hier.

Dans le cadre de ces travaux, une équipe de chercheurs dirigée par Christine Strullu-Derrien, paléontologue au Natural History Museum de Londres, a en effet identifié le plus ancien champignon parasite connu. Nommé Potteromyces asteroxylicola, l’organisme évoluait il y a environ 407 millions d’années.

Ce champignon a été isolé à l’intérieur d’une plante ancienne conservée au musée et appelée Asteroxylon mackiei. Cette plante avait été prélevée dans le Rhynie Chert écossais, une couche de roches cruciale pour comprendre l’évolution précoce des plantes et des champignons. Les excroissances en forme de dôme observée sur le végétal témoignent ici de sa réaction à l’infection fongique. « Bien que d’autres parasites fongiques aient déjà été découverts dans cette zone, il s’agit du premier cas provoquant une maladie chez une plante« , notent les auteurs.

champignon parasite
Image montrant la plante réagissant au champignon parasite en développant des excroissances en forme de dôme. Crédits : Strullu-Derrien et coll./Nature Communications

Un regard sur les conidiophores

Le genre du champignon doit son nom à l’écrivaine pour enfants et mycologue Beatrix Potter, mieux connue comme l’auteur de « Le Conte de Pierre Lapin » (1901). Les chercheurs expliquent en effet que les illustrations détaillées des champignons et l’étude de leur croissance réalisées par cette auteure étaient dans certains cas en avance de plusieurs décennies sur la recherche scientifique de l’époque.

Grâce à un microscope confocal, l’équipe a pu étudier en détail les structures délicates de ce champignon filamenteux, en particulier les conidiophores, les structures reproductrices du champignon responsables de la production des spores. Les chercheurs ont plus précisément examiné la manière dont ces structures se formaient, leur apparence sous différentes conditions d’éclairage et d’autres détails anatomiques.

champignon parasite
Spores du champignon parasite P. asteroxylicola. Crédits : Strullu-Derrien et coll./Nature Communications

Cette découverte est cruciale pour comprendre l’évolution des champignons et leur interaction avec les plantes. Potteromyces contribue en effet à déchiffrer l’histoire de ces organismes et à dissiper les incertitudes entourant leurs origines.

Les détails de l’étude sont publiés dans .

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.