Des chercheurs britanniques tentent de faire progresser la lutte contre le frelon asiatique à l’aide de leur nouveau piège boosté à l’intelligence artificielle. L’objectif est ici de s’attaquer à la source en traquant les reines avant qu’elles ne créent leur nid. Ce piège inédit présente de nombreux avantages face aux pièges existants.
Chasse aux frelons et IA
Depuis son arrivée il y a une vingtaine d’années, le frelon asiatique n’a cessé de proliférer dans toute l’Europe, au point d’être aujourd’hui une préoccupation importante. Particulièrement invasif, l’insecte n’a en effet pas beaucoup de prédateurs, a une capacité de reproduction exceptionnelle et représente une menace de taille, notamment pour les abeilles. Divers pièges ont déjà vu le jour çà et là, mais à l’Université d’Exeter (Royaume-Uni), l’heure est au piège piloté par l’intelligence artificielle : VespAI.
Comme le révélait une étude publiée dans la revue Communications Biology en avril 2024, le système baptisé VespAI permet de repérer les nids secondaires avant que les premiers frelons n’en sortent, dont les futures reines à l’origine d’autres nids. Le dispositif combine des capteurs sensoriels et des algorithmes d’apprentissage automatique afin de reconnaître l’insecte. Dès lors qu’un frelon entre dans le piège, ses déplacements sont enregistrés et analysés afin de découvrir les nids secondaires.

Un fort niveau de sélectivité
La majorité des pièges existants font l’objet de critiques, car ils sont généralement non sélectifs. Autrement dit, ces dispositifs capturent et tuent d’autres insectes et pas seulement le frelon asiatique, ce qui peut mettre en péril les écosystèmes. Or, le système VespAI présente justement un fort niveau de sélectivité grâce à l’intelligence artificielle. Le dispositif est par exemple capable de différencier le frelon asiatique du frelon européen qui ne représente quant à lui pas une menace, car il est moins agressif et moins dangereux.
« VespAI ne tue pas les insectes non ciblés et élimine ainsi l’impact environnemental du piégeage, tout en garantissant que les frelons vivants peuvent être capturés et suivis jusqu’au nid, ce qui est le seul moyen efficace de les détruire », affirme Peter Kennedy, le principal responsable du projet, dans un communiqué.
Les informations concernant les frelons sont par ailleurs envoyées aux apiculteurs et aux autorités qui agissent pour la biodiversité. Le but est de susciter une intervention auprès des nids secondaires avant que ces derniers ne deviennent pleinement actifs. Ainsi, les chercheurs britanniques promettent de préserver les écosystèmes et d’aider les apiculteurs à protéger leurs abeilles tout en sauvegardant d’autres espèces d’insectes pollinisateurs également menacées par les frelons asiatiques.
