Certaines personnes qui s’envolent pour des pays chauds n’hésitent pas à se mettre de la crème solaire à l’aéroport juste avant l’embarquement. Sur Internet, plusieurs vidéos conseillent d’avoir recours à cette pratique. Toutefois, la question de sa réelle utilité se pose.
Info ou intox ?
En mai 2023, sur TikTok, une certaine Findingfiona conseillait vivement de se mettre de la crème solaire en avion pour prévenir de potentiels coups de soleil. Elle précisait même que les risques étaient plus importants lorsque le passager se trouvait du côté hublot. Quelques semaines plus tard, le Huffingtonpost US donnait la parole à Elizabeth Jones, professeur assistante en dermatologie à l’Hôpital Universitaire de Philadelphie (États-Unis). Selon la spécialiste, la vitre du hublot des avions bloque de manière efficace la grande majorité des rayons UVB qui sont justement responsables des coups de soleil.
Ainsi, les UVB ne doivent pas être confondus avec les UVA, que l’on connaît pour favoriser le vieillissement de la peau, l’apparition de rides et potentiellement à terme, le cancer de la peau. D’ailleurs, plusieurs études ont déjà démontré que les hublots peuvent laisser passer jusqu’à 50 % des rayons UVA.

Les personnels de cabine plus exposés
Pour Elizabeth Jones, l’idée que les rayons ultraviolets puissent impacter notre peau et notre santé n’est pas ridicule, ce qui donne finalement un certain crédit aux propos tenus par la tiktokeuse Findingfiona. Néanmoins, tout serait une question de dose à laquelle les personnes sont exposées. En 2015, l’Association médicale américaine publiait une méta-analyse soulignant des risques plus importants d’apparition de mélanome chez les pilotes et autres membres d’équipage. Chez ces derniers, l’incidence serait deux fois plus grande que parmi le reste de la population.
La raison possible est une plus grande exposition en altitude aux rayons UV, mais également au rayonnement cosmique, ce dernier n’étant aucunement bloqué. Toutefois, les auteurs de l’étude ont affirmé qu’il était possible que cette incidence plus prononcée soit aussi causée par une plus grande facilité d’accès à des « destinations soleil » pour les pilotes et membres d’équipage.
Les personnels de cabine passent beaucoup plus de temps en altitude que les passagers classiques, si bien que la question d’une exposition prolongée aux UV et au rayonnement cosmique peut se poser. En revanche, il n’existe aucune étude scientifique permettant d’affirmer que les passagers classiques peuvent attraper un coup de soleil en avion ou encore augmenter leur risque de contracter un cancer de la peau. En réalité, la crème solaire semble beaucoup plus utile à l’arrivée, dès la sortie de l’aéroport.
