Après une disparition inquiétante au début du 20e siècle, les loups font leur grand retour en Europe. Aux Pays-Bas, c’est en 2019 que le premier loup (une louve, en l’occurrence) reparaît après cent quarante ans d’absence. Mais cette présence sur le territoire néerlandais ne fait pas l’unanimité.
Le retour du loup aux Pays-Bas
Avec l’augmentation de ses effectifs en Allemagne et en Belgique, il était tout naturel que le loup débarque aux Pays-Bas, l’une des contrées voisines. Ainsi, en 2019, une louve est repérée à Appeldoorn via un piège photographique, en train de renifler le terrier d’un renard. L’année suivante, plusieurs loups probablement venus d’Allemagne se déplacent dans l’ex-Hollande à la recherche de partenaires. Autant d’individus avançant chaque année vers l’ouest.
Pour certains, ce repeuplement est pour le moins inquiétant, à commencer par le directeur du parc national De Hoge Veluwe, qui estime que « le loup n’a pas sa place aux Pays-Bas, pays trop petit pour accueillir des meutes et manquant d’expérience dans sa gestion ». Les agriculteurs et éleveurs néerlandais sont tout aussi inquiets au vu des attaques contre leur bétail.
Face au retour en force du Canis lupus, le gouvernement prévoit donc un plan de prévention des incidents, incluant des subventions appliquées aux installations de protection et des compensations en cas d’attaque sur les animaux d’élevage. Ainsi qu’une récente mesure assez particulière…

Des tirs de paintball pour faire fuir les loups trop curieux
Bien que le loup soit une espèce protégée dans toute l’Europe, interdit de chasse ou de perturbation, la justice néerlandaise vient d’autoriser les tirs de paintball sur le canidé. À la fin de l’année 2022, la province de Gueldre avait déjà accepté une telle dérogation en autorisant la police à tirer sur les loups trop curieux avec des pistolets de paintball.
Cette première autorisation fit suite à la rencontre entre un jeune loup et un groupe de randonneurs, la province jugeant que l’animal s’était approché un peu trop près des humains, en adoptant un comportement « anormal ». Scandalisée, la principale association de protection de la faune sauvage locale saisit alors la justice, indiquant qu’il est tout à fait normal et courant que les jeunes loups adoptent un tel comportement, plus curieux que leurs aînés.
Mais cette accusation n’a pas suffi à interdire l’autorisation d’utiliser des armes de paintball pour éloigner les loups les moins craintifs, les juges se rangeant auprès des autorités, estimant que « le comportement anormal d’au moins un loup présente un danger pour la sécurité publique« .

