Thé vert biberonné aux pesticides, faux miel, viande de cheval déguisée en viande de boeuf ou confiture de fraise sans fraises, les rayons des supermarchés regorgent de produits trafiqués. Mais découvrir des crottes de rat dans du paprika, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Les dessous de l’industrie agroalimentaire
« Vous êtes fous d’avaler ça ! » tel est le titre de l’ouvrage de Christophe Brusset, ingénieur et industriel agroalimentaire dénonçant les dérives dont il est le témoin depuis une vingtaine d’années. Devenu dirigeant de plusieurs groupes internationaux, celui-ci décide à présent de raconter ce à quoi il a assisté dans les coulisses des supermarchés.
Entre contrôles d’hygiène contournés, marchandises trafiquées ou matières premières avariées, Christophe Brusset expose au grand jour les pires entourloupes de l’industrie agroalimentaire (accompagné, tout de même, d’un guide de survie du consommateur) :
Soyons directs, ce qui intéresse les industriels, c’est votre argent. Pas votre bonheur ni votre santé !
Des crottes de rat décelées dans du paprika
L’un des cas les plus marquants relevés par l’ingénieur agroalimentaire : des poils et des crottes de rat découverts par un gérant d’un groupe de supermarchés français dans des pots de paprikas importés d’Inde. Une centaine de tonnes de piment aurait ainsi été mal stockée dans le pays, les rats et les souris s’y étant alors immiscées. En plus d’un ou deux cadavres, des poils et des déjections auraient été retrouvés dans la marchandise :
En plus de quelques cadavres de rongeurs desséchés, on a retrouvé des poils et des crottes un peu partout, une véritable catastrophe. La marchandise était pleine de déjections, et on en avait 100 tonnes sur les bras, l’équivalent de 80 000 euros.

Un problème étrangement contourné
Au lieu de se débarrasser de la marchandise comme on aurait pu s’y attendre, le gérant du groupe a trouvé une meilleure solution : déguiser la teneur en matière fécale de chaque pot sous un ingrédient intitulé « matière étrangère ». Car les industriels sont bel et bien en droit « d’ajouter » 0,5% de matière non identifiée à la liste d’ingrédients de leurs pots d’épices.
Puis, pour tuer les bactéries potentiellement dangereuses, ceux-ci ont décidé d’asperger le paprika de produits chimiques non moins douteux, finissant par broyer le mélange le plus finement possible pour dissiper les doutes des consommateurs.
Bien que cette opération de nettoyage soit un cas relativement isolé, Christophe Brusset avoue tout de même qu’il était fréquent de recevoir des épices d’Égypte ou de Turquie contenant des fientes d’oiseaux, des mégots et autres déchets :
J’aimerais vous dire que cette opération de nettoyage est un cas isolé, mais il nous est arrivé à de nombreuses reprises de recevoir des lots d’épices contenant des fientes d’oiseaux, du poivre avec ces mêmes crottes de rat, des mégots de cigarettes et autres déchets.

