Plusieurs grands observatoires feront leurs débuts au cours de ces prochaines années. Citons le Square Kilometre Array (SKA), qui sera pleinement opérationnel dès le début des années 2030, ou encore l’observatoire Nancy Roman, dont le lancement est prévu l’année prochaine. Entre les deux verra le jour une autre installation très attendue : le Télescope géant européen (ELT). Ce dernier promet de jeter un nouveau regard sur l’Univers. Où en est sa construction ?
Un futur monstre de l’astronomie
Développé par l’Observatoire européen austral (ESO), le Télescope géant européen sera doté d’un miroir primaire d’un diamètre de 39 m. Pour rappel, plus la surface d’un miroir est grande, plus il collecte de lumière et plus il rend visibles des objets faiblement lumineux. Ici, l’observatoire sera capable de collecter quinze fois plus de lumière que les plus grands télescopes existants. Il disposera aussi d’un miroir secondaire de 4,2 m de diamètre et de quatre instruments scientifiques principaux (des caméras et spectrographes).
Ces incroyables capacités seront bien sûr mises à contribution dans le but de voir ce qu’aucun autre observatoire au sol ne peut voir. Le télescope sera notamment capable de mesurer des changements de vélocité d’une étoile de 1 cm/s. Cela sera suffisant pour détecter la présence de planètes de la taille de la Terre dans la zone habitable d’étoiles proches. Sa résolution doit également lui permettre d’obtenir des images directes de ces exoplanètes. Il pourra aussi analyser leur atmosphère. La présence et la proportion de certains gaz donneront alors matière à supposer la présence de vie ou non.
Les capacités d’observation du Télescope géant européen permettront également aux astronomes d’identifier et de suivre des étoiles évoluant très près du trou noir supermassif de notre galaxie pour vérifier certaines observations prédites par la théorie de la relativité générale. Enfin, entre autres objectifs, il sera en mesure de sonder la fin de l’Âge sombre de l’Univers. Pour rappel, ce dernier marque le passage d’un Univers primordial uniformément baigné d’un rayonnement chaud et brillant à un Univers permettant « l’allumage » de la toute première génération d’étoiles.

Le Télescope géant européen est à moitié construit
Vous le retrouverez au nord du Chili, au cœur du désert d’Atacama, à plus de 3 000 m d’altitude. Sa construction a débuté en mai 2017 (pose de la première pierre). Les travaux d’aplanissement du sommet du Cerro Armazones, la montagne sur laquelle il sera bâti, avaient débuté en 2014. Depuis, les prestataires et ouvriers n’ont pas chômé. L’ESO vient en effet d’annoncer que l’avancement de la construction avait franchi la barre des 50 %, selon Universe Today. Le reste des travaux devrait encore prendre cinq ans, tandis que les coûts des travaux avoisineront le milliard d’euros.
« L’ELT est le plus grand de la prochaine génération de télescopes optiques et proches infrarouges au sol et celui qui est le plus avancé dans sa construction« , a déclaré le directeur général de l’ESO, Xavier Barcons. « Atteindre 50 % d’achèvement n’est pas une mince affaire compte tenu des défis inhérents aux grands projets complexes« .

L’ESO a également déclaré que tous les autres systèmes nécessaires pour compléter l’ELT progressent également bien dans leur développement ou leur production. Les quatre instruments scientifiques sont également dans leur phase de conception finale.
