Ils ont créé un antidote anti-armes chimiques à partir d’enzymes volcaniques du Vésuve

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Une start-up française spécialisée dans les biotechnologies développe des solutions de décontamination des armes chimiques. Leur secret ? Une enzyme présente dans un volcan célèbre : le Vésuve !

Éric Chabrière, professeur de biologie physique à l’Université Aix-Marseille travaille depuis des années sur les propriétés des enzymes par le biais de sa start-up Gene & Green Tech. En 2015, l’intéressé a développé des molécules ayant la propriété de contrer les effets des bactéries et a élaboré un spray contre les armes chimiques ayant intéressé l’armée française dans le cadre de la création de pansements antibactériens.

Ces enzymes, le professeur les a dénichées dans les sources chaudes du Vésuve, le bien connu volcan italien. Leurs propriétés sont apparues intéressantes : résistance, stabilité et capacité de dégrader les organophosphorés, un type d’agents neurotoxiques potentiellement mortels. On retrouve ces agents dans certains pesticides mais également dans la composition d’armes chimiques tels que la plupart des gaz de combat, dont les plus connus sont le gaz sarin ainsi que le VX.

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La start-up Gene & Green Tech a été créée pour commercialiser les produits issus des recherches d’Eric Chabrière, dont le premier a été baptisé VesuTOX, une sorte de poudre à diluer dans l’eau capable de dégrader le sarin en seulement quelques minutes par application directe sur la personne contaminée ou sur du matériel médical destiné à la décontamination. La Direction générale de l’armement (DGA) est très intéressée d’acquérir ce produit qui, au passage, peut également être utilisé en agriculture afin de désinfecter le matériel exposé aux pesticides.

Eric Chabrière a également mis au point un autre produit nommé VesuBACT, permettant « d’interrompre la communication entre les bactéries ce qui les empêche de s’organiser pour gagner en virulence », n’agissant donc pas comme un antibiotique classique qui, pour sa part, s’attaque directement aux bactéries. L’expert évoque un arrêt de « la formation des biofilms ou du fouling », qui n’est autre que la substance organique sous forme de couche recouvrant la surface immergée des navires.

Sources : Sciences et Avenir – The Stopru – 20 Minutes