Cancer : un nouveau traitement détruit les tumeurs de la tête et du cou

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Crédits : Animations scientifiques, Wikimedia Commons.

Certains patients en phase terminale d’un cancer de la tête et du cou, dont le pronostic vital était engagé il y a quelques années, ne sont pas seulement en vie aujourd’hui, ils n’ont plus de cancer. Tels sont les résultats prometteurs d’une nouvelle approche médicamenteuse en immunothérapie testée dans un essai clinique de phase III.

Nouvelle percée en immunothérapie

Le cancer de la tête et du cou est distinct du cancer du cerveau. Il affecte principalement les tissus des lèvres et de la cavité buccale, le larynx, les glandes salivaires, le nez, les sinus ou la peau du visage. Ce cancer est responsable de plus de 400 000 décès par an dans le monde. Dans le cadre d’une récente étude, des chercheurs de l’Institute of Cancer Research (ICR) de Londres et de la Royal Marsden NHS Foundation Trust ont testé une approche médicamenteuse ayant déjà fait ses preuves chez certains patients atteints d’un cancer des reins, de la peau et des intestins en phase terminale.

Cette approche implique deux médicaments : nivolumab et ipilimumab. Le premier est un médicament anti-PD-1. Il contient un anticorps favorisant les « effets anti-tumeurs » des lymphocytes T, un type de globule blanc. L’ipilimumab est de son côté un médicament à base d’anticorps monoclonal utilisé pour le traitement adjuvant chez les patients ayant subi une intervention chirurgicale pour retirer des mélanomes de la peau et des ganglions lymphatiques.

Pour cet essai de phase III, plus de 1 000 patients atteints d’un cancer de la tête et du cou en phase terminale. Et si les premiers résultats sont encore précoces et non statistiquement significatifs, ils sont visiblement très prometteurs. Interrogé par The Guardian, l’un des participants à l’étude, Barry Ambrose, un homme de 77 ans, aurait ainsi vu sa tumeur disparaître en seulement huit semaines.

«Je devais faire des voyages toutes les deux semaines du Suffolk à l’hôpital pour le traitement, mais je n’ai eu pratiquement aucun effet secondaire et j’ai pu continuer normalement à faire les choses que j’aime : faire de la voile, du vélo et passer du temps avec ma famille», explique-t-il au quotidien anglais.

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Une cellule T attaque une cellule cancéreuse. Crédits : photothèque scientifique

Des résultats à confirmer

Tout le monde n’a pas eu la même réussite que Barry Ambrose, mais de manière globale, comparés au membres du groupe témoin traité avec une chimiothérapie conventionnelle, ceux ayant bénéficié de ce nouveau cocktail médicamenteux ont vécu en moyenne trois mois de plus. Les premiers résultats suggèrent que la combinaison d’immunothérapie a été plus efficace chez les patients dont les tumeurs présentaient des niveaux élevés d’un marqueur immunitaire appelé PD-L1.

En plus d’augmenter les chances de survie à long terme des patients, le fait que ce traitement d’immunothérapie provoque beaucoup moins d’effets secondaires par rapport à la chimiothérapie – qui est le traitement standard proposé à de nombreux patients atteints d’un cancer avancé – fait également la différence.

Les chercheurs prévoient évidemment de poursuivre des études de suivi, de manière à déterminer avec une plus grande confiance si – et dans quelle mesure précisément – la thérapie améliore les taux de survie chez tous les patients de l’essai.