Des paléontologues ont récemment mis au jour une espèce de dinosaure fascinante : Musankwa sanyatiensis. Ce dernier vivait en Afrique à la fin du Trias, il y a environ 210 millions d’années. Cette découverte apporte un éclairage nouveau sur l’évolution des dinosaures sauropodomorphes, un groupe précurseur des énormes sauropodes du Jurassique et du Crétacé.
Un représentant des sauropodomorphes
Musankwa sanyatiensis appartient aux Massopoda, un sous-groupe de sauropodomorphes qui ont prospéré du Trias tardif jusqu’à la fin du Crétacé. Ces dinosaures sont considérés comme les ancêtres des gigantesques sauropodes, connus pour leurs tailles colossales et leurs longs cous. À environ 1,5 m de haut à la hanche et pesant près de 390 kg, Musankwa sanyatiensis, bien que modeste par rapport à ses descendants, est un témoignage précieux des premiers stades de cette lignée évolutive.
Dirigée par le professeur Paul Barrett du Musée d’histoire naturelle de Londres, l’équipe de chercheurs a suggéré que Musankwa sanyatiensis pourrait être étroitement lié à d’autres dinosaures comme le Riojasaurus d’Argentine et l’Eucnemesaurus d’Afrique du Sud. Cette relation indique une dispersion potentielle de ces dinosaures entre l’Amérique du Sud et l’Afrique australe, renforçant l’hypothèse que ces continents étaient autrefois connectés.

Un terrain fossilifère sous-exploré
Les restes de Musankwa sanyatiensis ont été découverts sur le site paléosol Spurwing East de la formation Pebbly Arkose. Vous la retrouverez sur la rive nord-est de l’île Spurwing dans le lac Kariba, au Zimbabwe. Les paléontologues ont déterré une patte arrière complète qui comprend les os de la cuisse, du tibia et de la cheville. Ce spécimen est par ailleurs le premier dinosaure nommé dans le bassin moyen du Zambèze depuis plus de 50 ans. Ce n’est également que le quatrième dinosaure découvert dans les bassins du Karoo.
Au cours des six dernières années, de nombreux nouveaux sites fossilifères ont été répertoriés dans ce pays, révélant alors une variété étonnante d’animaux préhistoriques. Ces découvertes incluent les premiers phytosaures d’Afrique subsaharienne (d’anciens reptiles qui ressemblent à des crocodiles), des amphibiens métoposauridés (des amphibiens blindés géants), des poissons-poumons et d’autres restes de reptiles. Néanmoins, malgré le potentiel fossilifère du Zimbabwe, ce pays reste relativement sous-exploré, tout comme le reste du continent africain. Le professeur Barrett et son équipe espèrent ainsi que cette trouvaille encouragera davantage de chercheurs à explorer cette région riche en fossiles.
En somme, la découverte de Musankwa sanyatiensis enrichit non seulement notre compréhension de l’évolution des dinosaures, mais elle ouvre également de nouvelles avenues pour la recherche paléontologique en Afrique. À mesure que les scientifiques continuent d’explorer et d’excaver ces terrains prometteurs, nous pouvons donc nous attendre à des révélations encore plus fascinantes sur les anciens habitants de notre planète.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Acta Palaeontologica Polonica.
