Dinosaures : où vivaient les sauropodes, ces anciens géants terrestres ?

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Illustration d'artistes de dinosaures à long cou. Crédits : Mark Witton

Les dinosaures dominaient globalement les écosystèmes terrestres du Mésozoïque. Cependant, alors qu’une répartition géographique de pôle à pôle caractérisait les ornithischiens et les théropodes, les sauropodes étaient quant à eux limités aux latitudes inférieures.

Les dinosaures étaient diversifiés et abondants pendant la majeure partie du Mésozoïque (230 à 66 millions d’années). Ils rayonnaient également dans un large éventail d’écotypes, d’habitudes alimentaires et de tailles corporelles, comprenant notamment les plus grands animaux terrestres de tous les temps.

Des données récentes suggèrent également que les dinosaures développaient des modèles distinctifs de croissance, de reproduction, d’assimilation des aliments ou de ventilation pulmonaire. Bref, ce sont autant de traits directement liés à leur biologie sous-jacente. Compte tenu de ces distinctions importantes, il est probable que le climat ait été une contrainte majeure pour la répartition géographique et la diversification de ces animaux.

Dans le cadre d’une étude publiée dans Current Biology, des chercheurs de l’UCL et de l’Université de Vigo ont analysé l’influence du climat sur ces schémas biogéographiques au cours de la période Jurassique-Crétacé (201-66 millions d’années).

Des géants plus frileux

Pour ces travaux, les chercheurs ont analysé les occurrences de fossiles des trois principaux types de dinosaures : les sauropodes (qui comprennent le diplodocus), les théropodes (qui comprennent le T-Rex) et les ornithischiens (qui comprennent le Tricératops).

En combinant ces données avec des données sur le climat changeant, ainsi que des informations sur la façon dont les continents se sont déplacés durant le Mésozoïque, les chercheurs ont conclu que les sauropodes s’étaient limités à des habitats plus chauds et plus secs que les autres dinosaures. Ces environnements ressemblaient probablement aux savanes d’aujourd’hui.

Dans leur étude, les chercheurs soulignent en effet que les archives fossiles ne montrent aucune occurrence de sauropodes au-dessus d’une latitude de 50 degrés nord. Pour vous situer, cette zone englobe la majeure partie du Canada, de la Russie, de l’Europe du Nord et du Royaume-Uni. Ils n’étaient pas non plus présents en dessous de 65 degrés au sud, au niveau de l’Antarctique. En revanche, il existe de riches enregistrements de théropodes et d’ornithischiens vivant au-dessus de 50 degrés nord au cours des périodes ultérieures, il y a 145 millions d’années.

« Nos recherches montrent que certaines parties de la planète semblaient toujours trop froides pour les sauropodes« , souligne le Dr Philip Mannion, coauteur de ces travaux. « Ils semblent avoir évité toute température proche du point de congélation. D’autres types de dinosaures pourraient en revanche prospérer dans les régions polaires de la Terre, de l’Antarctique le plus intime à l’Alaska polaire qui, en raison du climat plus chaud, étaient libres de glace avec une végétation luxuriante. »

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Empreintes de sauropodes trouvées dans une carrière de calcaire au Texas. Crédits : Musée du patrimoine du Texas Hill Country

Des stratégies différentes

Certaines espèces de théropodes et d’ornithischiens sont connues pour avoir développé des plumes ou une fourrure duveteuse pour les aider à conserver la chaleur corporelle. Ces nouvelles données suggèrent que les sauropodes avaient des exigences thermiques différentes. Ils s’appuyaient en effet davantage sur leur environnement extérieur pour chauffer leur corps.

Les stratégies de ces anciens géants pour garder leurs œufs au chaud peuvent également différer. Les théropodes réchauffaient probablement leurs progénitures en s’asseyant dessus, alors que les ornithischiens semblaient utiliser la chaleur générée par les plantes en décomposition. Les sauropodes enterraient quant à eux peut-être leurs œufs, misant davantage sur à la chaleur du Soleil et de la Terre.