Une découverte paléontologique a récemment révélé un nouveau genre et une nouvelle espèce de dinosaure dans les formations rocheuses marocaines. L’animal date de la fin du Crétacé, il y a environ 68 millions d’années, et appartient à la famille des hadrosauridés.
Une grande famille de dinosaures
Les hadrosauridés, également connus sous le nom de dinosaures à bec de canard, étaient une famille de dinosaures herbivores qui ont prospéré principalement au cours du Crétacé supérieur, entre environ 90 et 66 millions d’années avant notre ère.
Ces créatures fascinantes étaient caractérisées par leurs becs plats et élargis, semblables à ceux des canards modernes, ainsi que par une dentition particulière. Les dents de hadrosauridés étaient en effet disposées en batteries dentaires complexes adaptées à la mastication efficace de végétaux.
Une caractéristique distincte des hadrosauridés était leur capacité à se déplacer sur deux ou quatre pattes, ce qui indique une adaptabilité à différents modes de vie. Certains, comme les lambéosaurines, présentaient par ailleurs des crêtes crâniennes souvent élaborées qui variaient en forme et en taille entre les espèces. Ces crêtes ont suscité des hypothèses sur leur utilité, allant de fonctions liées à la communication sonore à des rôles sociaux ou sexuels.
Les hadrosauridés étaient en tout cas particulièrement répandus, avec des fossiles découverts en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et, comme celui récemment découvert, en Afrique du Nord. Ce nouveau dinosaure mis au jour au Maroc, baptisé Minqaria bata, apporte une contribution significative à notre compréhension des hadrosauridés. Datant d’environ 68 millions d’années à la fin du Crétacé supérieur, Minqaria bata était une espèce relativement petite qui mesurait environ 3,5 m de long. Les fossiles ont été extraits des mines de phosphate de Sidi Chennane.
Quelques différences clés
Minqaria bata appartient au clade des Arenysaurini, une subdivision d’hadrosauridés lambéosaurines endémique d’Europe et d’Afrique du Nord. Ses caractéristiques anatomiques distinctes comprennent la forme de son maxillaire (une partie de la mâchoire supérieure) et une crête ectoptérygoïdienne incurvée. Notez que l’ectoptérygoïde est un os situé dans la cavité buccale et une crête ectoptérygoïdienne incurvée indiquerait une saillie ou une forme spécifique de cette crête particulière. Cette caractéristique peut avoir des implications fonctionnelles ou évolutives spécifiques.
Les chercheurs ont également relevé une rangée de dents plus sinusoïdale. Autrement dit, les dents ne sont pas alignées de manière droite, mais suivent plutôt une courbe en forme de sinusoïde. Cela peut avoir des implications sur la façon dont ces dents étaient utilisées pour mâcher ou traiter la nourriture.
Enfin, le dinosaure se distingue par la disposition particulière de ses foramens neurovasculaires. Dans le détail, les foramens neurovasculaires sont des ouvertures dans les os qui permettent le passage de vaisseaux sanguins et de nerfs. La disposition particulière de ces ouvertures peut indiquer une structure unique ou des adaptations spécifiques liées à la vascularisation et à l’innervation de la mâchoire.
Bien que présentant des différences, Minqaria bata partage néanmoins des similitudes marquées avec d’autres membres de la famille lambéosaurine, notamment sa petite taille et diverses caractéristiques anatomiques.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Scientific Reports.
