Un nouveau projet de surveillance tente de détecter les flashs des impacts lunaire

Crédits : NELIOTA project

Neliota, le nouveau projet de surveillance lunaire, entame sa première campagne officielle d’observation des impacts de petits « géocroiseurs » dans le but de mieux les appréhender et de préparer les futures missions lunaires.

Étudier les impacts de météorites sur terre est une mission quasi impossible, la faute (grâce) à notre atmosphère qui désintègre la plupart des petits corps venus s’approcher un peu trop près de notre planète. La Lune en revanche n’a pas d’atmosphère, mais elle n’est pas épargnée pour autant. C’est pourquoi les chercheurs se tournent vers notre satellite pour étudier les impacts de ces petits « géocroiseurs » dans le but de mieux les appréhender.

Depuis mars 2017, le projet NELIOTA (Near-Earth object Lunar Impacts and Optical TrAnsients) surveille donc le côté obscur de la Lune en repérant les éclairs de lumière causés par de petits morceaux de roche frappant la surface à mesure de 30 images par seconde. Grâce à deux caméras installées à l’Observatoire National d’Athènes, près de Kryoneri en Grèce, NELIOTA est le premier système à pouvoir déterminer la température de chaque impact observé, permettant par la suite d’évaluer la masse et la taille de l’objet.

Crédits : NELIOTA project

La capacité exceptionnelle du télescope a notamment été confirmée lors de sa phase de mise en service préopérationnelle. L’instrument avait alors enregistré quatre flashs d’impact en environ onze heures d’observation. La tâche sera maintenant d’observer ces flashs sur le côté obscur de la lune sur une période de 22 mois. « Sa grande ouverture permet à NELIOTA de détecter des flashs plus faibles que d’autres enquêtes de surveillance lunaire et de fournir des informations de couleur précises actuellement indisponibles par d’autres projets », explique Alceste Bonanos, chercheur principal de NELIOTA. « Notre système de caméras jumelles nous permet de confirmer les événements d’impact lunaire avec un seul télescope, ce qui n’a pas été fait auparavant. Une fois que les données seront recueillies au cours de la période de 22 mois, nous pourrons mieux contraindre le nombre de NEO (objets proches de la Terre dont la taille est comprise entre 10 cm et quelques mètres, NDLR) ».

Crédits : NELIOTA project

L’enjeu est ici de taille puisque le nombre de ces objets qui présentent un potentiel risque est encore mal connu. Ce chiffrage permettra également de préparer les futures bases lunaires qui devront prendre en compte ces impacts à risques. Notons que NELIOTA contribue également à la sensibilisation et à l’éducation publique. « Nous formons actuellement deux étudiants de doctorat pour faire fonctionner le télescope et effectuer des observations de surveillance lunaire », explique le chercheur. « Nous organisons également des visites publiques de l’Observatoire Kryoneri au cours desquelles nous présentons le projet NELIOTA, ainsi que des discussions sur les astéroïdes proches de la Terre pour les étudiants et pour le grand public ».

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