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Un rover collecte les tubes contenant les échantillons de sol déposés par Mars 2020. Crédits : NASA/JPL-Caltech

Le plan de retour d’échantillons de Mars fait l’objet d’une refonte majeure

La NASA cherche un nouveau moyen de rapporter ses précieux échantillons de Mars sur Terre. Avec un programme estimé actuellement à entre huit et onze milliards de dollars, l’agence spatiale américaine se retrouve en effet confrontée à des obstacles financiers et logistiques majeurs.

Le retour d’échantillons provenant de Mars : trop long, trop cher

La mission Mars Sample Return de la NASA, qui vise à rapporter les premiers échantillons martiens sur Terre, avait déjà subi une refonte majeure il y a plusieurs mois visant à simplifier son architecture. Initialement prévu avec un rover de récupération et deux atterrisseurs, le plan avait été revu pour éliminer le rover et ne nécessiter qu’un seul atterrisseur.

Perseverance, actuellement sur Mars, aurait alors été chargé de placer ses échantillons collectés dans une fusée de retour. En cas de problème avec Perseverance, deux nouveaux hélicoptères auraient également été envoyés sur place en tant qu’options de secours. Ces derniers, d’une taille similaire à Ingenuity, auraient été équipés de petites roues pour récupérer les échantillons au sol et les remettre à l’atterrisseur.

Cette approche simplifiée visait donc à réduire la complexité et les coûts de la mission, tout en assurant la récupération réussie des échantillons martiens pour leur retour sur Terre. Cependant, il semblerait que cela ne soit pas suffisant. Le plan de mission reste encore trop cher avec un budget désormais estimé à plus de dix milliards de dollars.

En outre, cette approche ne pourrait permettre à la NASA de rapporter ses échantillons que d’ici la fin des années 2030. Or, nous savons que la Chine a des ambitions similaires et que le projet chinois pourrait potentiellement devancer celui des Américains.

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Illustration de la petite fusée en train de larguer la capsule contenant les échantillons. Crédits : NASA/JPL-Caltech

Une refonte en profondeur

Lors d’un briefing tenu le 15 avril dernier, les responsables de mission ont donc annoncé leur intention de solliciter des propositions auprès des centres de la NASA et de l’industrie pour des conceptions innovantes, le but étant de pouvoir effectuer la mission dans un délai plus court et pour un budget moindre. Le défi est donc de taille.

Notez que cet appel d’offres vise à explorer des approches alternatives pour des éléments spécifiques de la mission tels que l’atterrisseur de récupération d’échantillons ou la fusée Mars Ascent Vehicle (MAV) chargée de placer les échantillons en orbite. Les propositions seront examinées et des contrats pour des études de 90 jours seront attribués par la suite.

Nicola Fox, administratrice associée pour la science à la NASA, a également précisé que l’objectif n’était pas nécessairement de développer de nouvelles technologies, mais plutôt de trouver des solutions héritées et éprouvées. Par exemple, des études seront menées pour explorer la possibilité de créer un véhicule d’ascension plus petit et moins coûteux.

Enfin, ce nouveau plan envisage également d’étendre la durée de vie de Perseverance. Concrètement, il serait autorisé à terminer son exploration du terrain autour du cratère Jezero et à revenir au fond ce dernier en 2028 où il entrerait dans un état de repos en attendant l’arrivée de l’atterrisseur de récupération d’échantillons.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.