Actuellement à environ 24 milliards de kilomètres de la Terre, Voyager 1 a commencé à transmettre des données illisibles aux contrôleurs au sol le 14 novembre dernier. Pendant des mois, la NASA a été confrontée à l’énigme de ce signal constant, mais incompréhensible. Cependant, grâce aux efforts des ingénieurs, la cause du problème a finalement été identifiée : une petite partie de la mémoire corrompue dans le système de données de vol (FDS) de Voyager 1. Les ingénieurs sont désormais optimistes quant à leur capacité à trouver un moyen pour que le FDS fonctionne normalement. Toutefois, cela ne se fera pas du jour au lendemain.
Voyager 1 a un problème de FDS
Le diagnostic du dysfonctionnement de Voyager 1 s’est avéré être un défi de taille pour les ingénieurs de la NASA, en raison de la complexité du signal émis par le vaisseau. Ce dernier présentait en effet une séquence répétitive de uns et de zéros, ce qui rendait difficile l’interprétation des données renvoyées à la Terre.
Malgré cette difficulté, l’équipe au sol chargée de la mission Voyager 1 a finalement identifié le système de données de vol (FDS) comme la source probable du problème. Le FDS est l’un des trois ordinateurs à bord du vaisseau spatial Voyager 1. Il joue un rôle crucial dans la transmission des données scientifiques et techniques vers la Terre. Les ingénieurs ont identifié que près de 3 % de sa mémoire étaient corrompus, ce qui a entravé les opérations normales de l’ordinateur.
D’après une mise à jour récente de la NASA, l’équipe soupçonne qu’une puce chargée du stockage d’une partie de la mémoire affectée du FDS ne fonctionne pas correctement. Deux hypothèses sont envisagées : soit la puce a été endommagée par une particule énergétique venue de l’espace, soit elle a tout simplement subi une usure après 46 ans de fonctionnement. Ces deux explications sont plausibles étant donné l’environnement spatial hostile dans lequel évolue Voyager 1 et sa longue durée de service.
Un long diagnostic
Pour résoudre ce problème, les ingénieurs ont dû adopter des méthodes innovantes. Ils ont notamment décidé d’envoyer une commande spéciale à Voyager 1 pour obtenir une lecture de la mémoire corrompue du FDS. Cette démarche s’est avérée fructueuse, car elle a permis au vaisseau spatial de renvoyer un signal différent du code émis depuis novembre. Grâce à cette manœuvre, les ingénieurs ont pu obtenir de nouvelles données à analyser.
Une fois le nouveau code renvoyé par Voyager 1 réceptionné, les ingénieurs ont entrepris une analyse minutieuse pour localiser les emplacements de la mémoire défectueuse dans le FDS. Cette étape a été cruciale pour identifier précisément la source du dysfonctionnement et élaborer un plan de réparation adapté.

Une lente reprise des opérations
Malgré ces progrès, la distance entre Voyager 1 et la Terre ainsi que la demande élevée sur les antennes de communication de la NASA rendent le processus de dépannage complexe et le prolongent. Bien que cela puisse prendre des semaines ou des mois, les ingénieurs restent malgré tout optimistes quant à la possibilité de restaurer le FDS de Voyager 1, ce qui permettrait ainsi au vaisseau spatial de reprendre ses opérations normales de transmission de données scientifiques et techniques.
Ce ne sera bien sûr que temporaire. Les sondes Voyager ont en effet quasiment épuisé l’ensemble de leurs réserves de carburant. A priori, elles ne pourront tenir que jusqu’en 2025. Elles vogueront ensuite seules dans l’immensité de l’espace interstellaire.
