La NASA assemble actuellement un rover de la taille d’une voiturette de golf nommé VIPER. Le véhicule doit se rendre dans les cratères polaires sombres de la Lune à la recherche de dépôts de glace qui pourraient être utilisés par les futurs astronautes pour produire de l’air respirable et du carburant de fusée.
De la glace d’eau sur la Lune
Les premières preuves de la présence d’eau dans les cratères de la Lune remontent aux années 1990. À l’époque, les données de la sonde Lunar Prospector de la NASA avaient en effet révélé des signaux indiquant la présence possible de glace dans les zones ombragées en permanence.
En 2009, les données de la sonde LCROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite) de la NASA ont finalement confirmé la nouvelle. L’agence américaine avait alors envoyé un étage supérieur de fusée dans le cratère Cabeus, situé près du pôle sud de la Lune. L’impact avait créé un nuage de débris qui, d’après les analyses, contenait bien des molécules d’eau.
Depuis lors, la sonde indienne Chandrayaan-1 et la mission américaine Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) ont corroboré ces découvertes. Plus récemment, la Chine a également réalisé la toute première détection d’eau sur la Lune in situ. Désormais, la NASA aimerait observer cette glace d’un peu plus près, et même l’échantillonner, ce qui nous ramène à la mission VIPER (Volatiles Investigating Polar Exploration Rover).
L’objectif principal de ce rover de la taille d’une voiturette de golf sera de cartographier et de caractériser la distribution de la glace d’eau au niveau du pôle sud (comprendre sa nature, ses propriétés). Pour cela, le rover sera équipé d’instruments scientifiques avancés, notamment un foret pour extraire des échantillons, des spectromètres pour analyser la composition chimique et des caméras pour fournir des images détaillées de l’environnement lunaire.

Où en est l’assemblage du véhicule ?
Plus tôt cette année, les ingénieurs du Johnson Space Center de la NASA ont commencé à construire le châssis du véhicule. Deux des trois instruments scientifiques de VIPER ont également déjà été intégrés. En juin, l’agence spatiale a en outre officiellement approuvé l’équipe pour passer à l’assemblage et aux tests à grande échelle. Celle-ci fixera notamment bientôt les panneaux solaires, les quatre roues de cinquante centimètres du rover, ainsi que sa perceuse d’un mètre de long.
VIPER sera exploité différemment des rovers martiens de la NASA. Il faut en effet à un signal radio entre cinq et vingt minutes pour voyager à la vitesse de la lumière entre la Terre et la planète rouge, mais seulement quelques secondes pour faire le trajet jusqu’à la Lune. L’équipe de mission pourra ainsi contrôler son véhicule un peu comme un drone, à savoir quasiment en temps réel.
Pour évoluer dans cet environnement glacial et sans lumière, le rover pourra s’appuyer sur l’alimentation d’une batterie capable de tenir jusqu’à cinquante heures. Il sera également le premier rover équipé de phares LED. Ces derniers projetteront une teinte bleue sur le paysage anthracite de la Lune.
Enfin, VIPER pourra compter sur un atterrisseur développé par la société Astrobotic pour se poser en surface. Le lancement aura lieu en novembre 2024 à bord d’une fusée Falcon Heavy de SpaceX. L’ensemble de la mission devrait coûter environ 500 millions de dollars.
