Des ruines découvertes à l’ouest de Cuba il y a deux décennies constituent encore aujourd’hui une curiosité. Le fait est que les avis sur le sujet sont partagés. Certains experts pensent qu’il s’agit d’une simple curiosité géologique et d’autres estiment que la formation en question correspond aux ruines d’une ancienne cité caribéenne datant d’au moins 6 000 ans.
Une possible construction monumentale
Fondée en 1980, la société canadienne Advanced Digital Communications (ADC) est connue pour avoir été l’une des quatre entreprises collaborant avec le gouvernement du président Fidel Castro. L’objectif commun était d’explorer les eaux cubaines, ces dernières abritant des centaines de navires datant de l’époque coloniale espagnole et donc potentiellement de nombreux trésors.
En 2001, ADC cartographiait une zone de 2 km² du plateau continental cubain à l’aide d’un sonar de pointe, dans le cadre d’une mission de prospection océanographique en collaboration avec les autorités locales. Les capteurs ont soudainement enregistré un signal inhabituel, révélant des formes géométriques régulières s’alignant selon des axes orthogonaux. Lors d’une seconde expédition la même année, des images filmées par un robot sous-marin révélaient la présence d’imposants blocs lisses qu’il est possible de comparer à des blocs de taille volontairement empilés les uns sur les autres. Ces formes reposent encore aujourd’hui au fond de la mer, au large de la pointe de la péninsule de Guanahacabibes, entre 600 et 750 mètres de profondeur.
Comme le rappelait le Daily Mail dans un article du 30 juin 2025, les premières hypothèses de l’époque évoquaient des structures pouvant dater de 6 000 ans, c’est à dire antérieures de 1 500 ans aux pyramides de Gizeh. Or, une telle affirmation laisse penser que déjà à cette époque, des populations préhistoriques vivant dans les Caraïbes étaient capables de construire des édifices monumentaux.

Un véritable flou scientifique
En revanche, certains experts comme le géologue Manuel Iturralde du Musée d’histoire naturelle de Cuba estiment que la profondeur à laquelle se trouve le lieu traduirait un âge bien plus ancien. Les structures pourraient être âgées d’environ 50 000 ans, soit largement antérieures aux premières constructions humaines dites complexes. Ainsi, ceci revient à dire que la structure est peut-être complétement naturelle. En effet, il s’avère que la nature est capable – via certains processus géologiques – de produire des formes semblant avoir été taillées. Il pourrait dans ce cas s’agir de sédimentation, de fracturation et/ou d’érosion.
Ceci signifie également que, dans l’éventualité où ces structures soient réellement d’origine humaine, une réécriture de l’Histoire serait nécessaire. A l’époque de leur découverte, les meneurs de l’expédition avaient soumis l’idée que les structures étaient peut-être en lien avec une culture locale qui existait le long d’un pont terrestre d’une longueur de 160 km, reliant Cuba à la péninsule du Yucatán (Mexique).
Dans tous les cas, il est pour l’heure impossible de réaliser une analyse pétrographique (ou morphologique), puisqu’il n’existe aucun relevé tridimensionnel détaillé et aucun échantillon physique. La toute dernière expédition sur site remonte à 2005 et en l’absence d’investigation récente, les connaissances sur le sujet ne peuvent évidemment pas progresser. Aujourd’hui, le lieu reste un véritable flou scientifique qu’il est possible de comparer aux spéculations relatives à des mystères comme le mythe de l’Atlantide. Afin d’y voir plus clair, il serait nécessaire que d’autres campagnes d’exploration soient organisées, impliquant une foule d’experts en géologie, en archéologie sous-marine et en imagerie sonar, entre autres. Toutefois, une question demeure : pourquoi personne n’a exploré le site depuis vingt ans ?
