Ils modifient un scarabée pour lui donner un troisième œil fonctionnel !

Crédits : Eduardo Zattara

Une équipe de biologistes américains est parvenue, en manipulant la génétique du scarabée, à obtenir des larves dotées d’un troisième œil en parfait état de fonctionnement.

Selon les chercheurs, cette opération digne de Frankenstein a le mérite de faire avancer « la création et l’implantation d’organes hors de leur contexte naturel », selon un communiqué publié par l’Université de l’état de l’Indiana à Bloomington. Les biologistes ont réussi a faire en sorte que des larves de scarabée enclenchent la formation d’un troisième œil tout à fait fonctionnel, une prouesse détaillée dans une publication de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) diffusée le 7 novembre 2017.

Ce nouvel organe est apparu chez les larves de scarabée après que les chercheurs aient atténué l’expression d’un seul gène nommé « otd1 », ce dernier étant habituellement responsable d’une partition génétique concernant une centaine d’autres gènes. Il faut savoir que l’intégralité de ces gènes entre dans le développement de la tête de l’insecte.

Néanmoins, les scientifiques ont été stupéfaits de constater qu’à lui seul, le gène otd1 pouvait être responsable de l’apparition d’un organe aussi complexe qu’un œil. De plus, comme l’ont constaté ces mêmes chercheurs, ce gène a causé sur d’autres larves la disparition de leurs yeux naturels.

Eduardo Zattara, principal auteur des recherches, a déclaré :

« Cette découverte conforte l’hypothèse selon laquelle de petits changements très ciblés lors du développement embryonnaire peuvent conduire à l’apparition ou à la disparition complète d’un nouvel organe. »

Armin Moczek, co-auteur de l’étude, a apporté quelques précisions :

« Cette étude expérimente de manière disruptive la fonction d’un gène majeur. En réponse à cette disruption, le reste de la tête se réorganise afin de produire un trait complexe dans un nouvel endroit : un œil au milieu du front. »

Il s’agit de résultats encourageants en ce qui concerne l’implantation d’organes hors de leur contexte d’origine, qui ouvrent donc la porte à de nouvelles expériences concernant d’autres organes et d’autres animaux. Sans aucun doute, les chercheurs ont ouvert une boite de Pandore, et personne ne connait encore le champ des possibles pour savoir si de telles expérimentations pourraient être menées sur l’espèce humaine dans un futur proche ou lointain.

Sources : Science Daily – Science & VieUlyces