Un chercheur américain en musicologie est parvenu à remettre en musique une mélodie vieille de près de 1 000 ans après avoir mis la main sur un manuscrit perdu, datant du XIe siècle, qu’il a réussi à déchiffrer. L’oeuvre s’appelle « The Consolation of Philosophy ».
Chercheur en musicologie et président de la Faculté de musique de la prestigieuse Université de Cambridge, en Grande-Bretagne, Sam Barrett est spécialiste du déchiffrage et de l’interprétation des anciens codes musicaux. Perdu dans les années 1840, un manuscrit datant du XIe siècle a été remis aux mains de Sam Barrett, qui a donc entrepris avec son équipe de décrypter cette « partition » comportant des notations d’époque. Ensemble, ils ont finalement pu reconstituer la quasi-intégralité de « The Consolation of Philosophy« , une adaptation musicale des vers du poète antique Boèce
C’est en 1982, dans une université allemande, qu’a été retrouvée la page manquante de ce manuscrit qui est donc resté incomplet pendant plus de 100 ans. Une véritable pièce manquante du mélodieux puzzle médiéval des « Chansons de Cambridge« , ce qui permet désormais à Sam Barrett d’affirmer avoir percé entre 80 et 90% des secrets de « The Consolation of Philosophy« .
S’il est si compliqué de retranscrire cette musique, c’est parce qu’à l’époque, on n’écrivait pas la musique comme on le fait aujourd’hui. En effet, la musique s’écrivait sous forme de neumes, une notation qui précède notre écriture musicale contemporaine et sa partition à cinq lignes. À cette époque, on écrivait les contours et les directions mélodiques d’une oeuvre, mais pas les notes et les tonalités avec précision, qui elles se transmettaient oralement.
Ce n’est que vers le XIVe siècle que seraient apparues les premières traces écrites d’altérations de tonalités plus précises, comme les demi-tons. Pour l’emploi des notes blanches et noires, qui permettent de donner des indications précises de la durée des notes, il aurait fallu attendre sa généralisation, aux alentours du XVe siècle.
Source : upi