La maladie du foie gras, une épidémie désormais mondiale

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La stéatose hépatique non alcoolique est une pathologie récemment reconnue comme telle et pourtant, celle-ci pourrait devenir la première cause mondiale de greffes du foie d’ici à 2020. Il s’agit donc bel et bien d’une épidémie globale qui trouve sa source dans une alimentation trop grasse et une mauvaise hygiène de vie.

Cette pathologie est considérée comme une maladie à part entière depuis 2012 seulement. La stéatose hépatique non alcoolique ou Stéatohépatite Métabolique (NASH) cause une cirrhose susceptible de nécessiter une greffe de foie dans 20 % des cas comme ce fût le cas du journaliste sportif Pierre Ménès opéré en décembre 2016.

La NASH est caractérisée par « des anomalies du bilan hépatique », ainsi que « la survenue chez un patient qui n’a pas d’autre maladie hépatique et qui n’a pas une maladie alcoolique du foie », selon le Centre Hépato-Biliaire Paul Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). Il s’agit d’une surcharge de graisse que le corps ne parvient plus à éliminer suivie d’une inflammation due aux acides gras causant une fibrose (formation de tissu cicatriciel) pouvant évoluer en cirrhose et dans le pire des cas, en cancer.

La société française Genfit, pionnière dans le traitement de cette pathologie, a récemment lancé un fonds de dotation s’élevant à 1,9 million d’euros. Ce fonds baptisé The Nash Education Program servira à sensibiliser autant le grand public que les professionnels de la santé. Congrès, vidéos et autres brochures feront partie de la campagne.

Selon Sven Francque, chef du département de gastroentérologie et d’hépatologie de l’hôpital d’Anvers (Belgique), « seule la moitié des hépatologues sont informés des produits en développement pour traiter la Nash », des propos recueillis par le quotidien Les Échos. Le spécialiste indique également que les maladies cardiovasculaires représentent « la première cause de décès chez les patients atteints de Nash ». Ainsi, le public sensibilisé devrait également compter des cardiologues, des diabétologues ainsi que des endocrinologues.

« On estime que plus de 10 % de la population des pays développés est touchée, dont 3 à 6 millions de personnes en France », poursuit Sven Francque.

Cette pathologie que l’on surnomme également « maladie du soda » inquiète de plus en plus le monde médical par son importante expansion.

Sources : Les ÉchosL’Obs