russie luna 25
L'atterrisseur lunaire russe Luna-25, l'un des nombreux vaisseaux spatiaux de plusieurs pays qui pourraient se diriger vers la lune cette année. Crédits : Sergueï Bobylev

Luna 25 : la Russie se prépare pour son grand retour sur la Lune

L’atterrisseur Luna 25, qui marquera le grand retour de la Russie sur la Lune, est arrivé sur son site de lancement au cosmodrome de Vostochny dans l’extrême est du pays. Son décollage est prévu dans quelques jours. Quels seront les objectifs de cette mission très attendue ?

Disette lunaire

L’exploration lunaire menée par l’Union soviétique fut marquée par plusieurs réalisations importantes. Le programme Luna comprenait notamment une série de missions robotiques destinées à étudier la Lune. Luna 2, en 1959, fut la première sonde spatiale à atteindre la surface lunaire, réalisant ainsi le premier impact contrôlé sur notre satellite. Luna 9, en 1966, fut de son côté la première mission à transmettre des images de la surface lunaire. Les missions Luna 16, Luna 20 et Luna 24 avaient quant à elles réussi à collecter des échantillons de sol lunaire et à les ramener sur Terre.

Malheureusement, la Russie (ex Union soviétique) n’a plus envoyé de mission directe sur la Lune depuis le milieu des années 70 en raison de difficultés politiques et économiques. L’effondrement de l’URSS en 1991 n’a évidemment rien arrangé. Les ressources et les priorités avaient en effet été réorientées vers d’autres domaines.

Malgré tout, cela ne veut pas dire pour autant que la Russie s’est complètement désintéressée de l’exploration lunaire. Au cours de ces dernières années, le pays a en effet participé à des projets internationaux, fournissant par exemple des équipements et des technologies pour les missions lunaires chinoises, notamment les rovers lunaires de la mission Chang’e. Cependant, il est désormais temps pour la Russie de revenir sur la Lune par ses propres moyens.

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Première photo du sol lunaire prise par Luna 9. Crédits: National Space Science Data Center

Une mission très attendue

La mission robotique Luna 25 marquera ce grand retour. Son objectif principal sera d’effectuer un atterrissage en douceur au niveau du pôle sud pour y mener des études scientifiques approfondies. Pour rappel, cette région est d’un grand intérêt pour la Science en raison de sa proximité avec des zones en permanence ombragées où des réserves potentielles d’eau glacée pourraient être présentes. A priori, Luna-25 devrait se poser près du cratère Boguslavsky. Une « zone de réserve » se trouve également au sud-ouest du cratère Manzini.

Si l’atterrissage est un succès, Luna 25 sera la toute première mission à se poser dans cette région. Les premiers explorateurs lunaires de l’Union soviétique avaient en effet tous effectué des atterrissages dans la zone équatoriale.

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Carte topographique de la région sous-polaire sud de la Lune montrant l’emplacement du cratère Boguslawsky. Crédits : Ivanov et al., 2015 via Arizona State University/LROC)

Pour opérer, la sonde Luna 25 sera équipée de divers instruments scientifiques qui permettront de collecter des données sur la composition du sol lunaire, les caractéristiques géologiques, la présence d’eau et d’autres paramètres importants. Elle transportera également un petit rover lunaire capable d’effectuer des déplacements limités en surface et des mesures supplémentaires.

Notez que l’Agence spatiale européenne (ESA) devait initialement fournir une caméra spécialement conçue pour faire atterrir avec précision Luna 25 sur la Lune. Cependant, l’agence a finalement annulé sa coopération avec la Russie suite à son invasion de l’Ukraine.

Côté calendrier, la mission devrait normalement pouvoir décoller le 11 août prochain, après de multiples retards. Le vaisseau abritant la sonde est arrivé au cosmodrome de Vostochny, dans l’extrême est du pays, le 10 juillet dernier. La durée de vie active déclarée de la mission est d’au moins une année terrestre.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.