L’Inde pourrait bientôt se doter d’un réacteur à neutrons rapides

Crédits : Petr Pavlicek/IAEA

Selon le site Futurism, l’Inde pourrait bientôt se doter d’un réacteur à neutrons rapides. C’est un projet qui témoigne de la volonté de l’Inde de s’appuyer sur des sources d’énergie renouvelables à l’avenir.

L’Inde est un pays gigantesque peuplé de centaines de millions d’habitants. La demande en électricité est donc très forte et le pays figure toujours au rang des mauvaises élèves dans la course aux énergies renouvelables ou, disons, plus propres. L’Inde fait néanmoins beaucoup d’efforts et annonçait il y a quelques jours la fermeture d’une trentaine de ses mines à charbon. Mais il va falloir compenser la production et naturellement, il faut une alternative. Alors que le pays travaille à déjà développer ses propres sources d’énergies renouvelables, sa plus grande réussite pourrait en effet venir du nucléaire. Mais on ne parle pas ici de réacteurs conventionnels.

Depuis quinze ans, les chercheurs indiens travaillent sur une installation nucléaire gigantesque à Kalpakkam, une ville située sur les rives de la baie du Bengale, près de Chennai. Il s’agit là d’un réacteur à neutrons rapides, une technologie que l’Inde travaille à perfectionner depuis 27 ans. Ce type de réacteurs utilise des neutrons rapides qui ne sont pas modérés par opposition aux neutrons thermiques qui peuvent être modérés par du graphite, de l’eau lourde ou de l’eau légère. À ce jour, on dénombre dans le monde deux réacteurs de ce type alimentant un réseau électrique : les réacteurs russes Beloyarsk-3 BN-600 et Beloyarsk-4 (BN-800) ou encore le réacteur à neutrons rapides expérimental chinois près de Pékin. Mais un troisième réacteur pourrait donc bientôt entrer en service à Kalpakkam.

Ce type de réacteur est capable de générer plus de carburant qu’il n’en consomme, un constat rendu possible par l’usage d’uranium élémentaire et non enrichi. Une différence de taille qui permet de produire plus de 70 % d’énergie en plus que les réacteurs conventionnels tout en réduisant les stocks de combustible nucléaire usé qui peuvent présenter des problèmes. L’uranium n’est cependant pas courant en Inde, mais le pays possède le deuxième plus grand stock de thorium, un métal lourd radioactif qui appartient à la même famille chimique que l’uranium et le plutonium (les actinides). Seul, le thorium n’est pas un combustible, mais l’intérêt est de le transformer en uranium 233. Pour cela, il doit être bombardé de neutrons. Il se transformera alors après plusieurs étapes en uranium 233 qui est un élément fissile performant, ce qui facilite les réactions en chaîne.

L’Inde, qui est le deuxième contributeur mondial de gaz à effets de serre derrière la Chine, semble donc avoir pris la mesure des enjeux environnementaux. Alors que la Chine semble se tourner vers l’énergie solaire et éolienne, l’Inde est quant à elle déterminée à faire fonctionner l’énergie nucléaire en sa faveur.

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