L’idole la plus ancienne au monde a été sculptée avec un outil étonnant

Crédits : Xekaterina Osinetseva / The Siberian Times

Des archéologues russes ont analysé les outils ayant servi à sculpter l’idole de Shigir, retrouvée il y a environ 130 ans en Sibérie. Datant de plus de 11 000 ans, il s’agit de la plus vieille au monde.

L’idole de Shigir est une énigme pour les scientifiques depuis sa découverte en 1890 dans une tourbière à proximité du lac Shigir (Sibérie). Aujourd’hui gardée au Musée d’histoire et d’archéologie de la ville d’Ekaterinbourg, la statue mesure 5,30 mètres de hauteur. Âgée de plus de 11 000 ans, l’idole trouve comme seul équivalent le site archéologique de Gobekli Tepe (Turquie) datant de plus de 10 000 ans.

« C’est une sculpture unique, il n’y a rien d’équivalent au monde… », déclarait Mikhaïl Zhilin de l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences de Russie pour un article du Siberian Times publié le 15 juin 2017.

La sculpture en bois de mélèze comporte une multitude de symboles géométriques ainsi que huit visages placés sur tout son long. Posée sur un socle de pierre durant les cinquante années suivant sa création, l’idole est ensuite tombée pour se retrouver prisonnière dans la tourbière où celle-ci a été découverte.

Crédits : Wikipédia

L’idole expose sûrement les mythes d’une société d’Eurasie inconnue, mais la question se pose : qui l’a fabriquée, pourquoi et comment ? Si certaines questions posent de véritables problèmes aux archéologues, d’autres semblent trouver réponse comme celle concernant la façon dont elle a été réalisée.

« La surface de la statue a été polie à l’aide d’un abrasif au grain fin, après quoi ses décors ont été gravés au ciseau — au moins trois ont été utilisés —. Ils ont été sculptés en dernier, avec des outils très intéressants : les moitiés inférieures de mâchoires de castors ! », poursuit Mikhaïl Zhilin.

En effet, nous avons désormais la preuve que les mâchoires de castor peuvent devenir un outil à part entière après une petite séance d’aiguisage. L’utilisation d’un tel outil est donc inédite, mais s’avère être très pertinente à partir du moment où l’on considère la façon donc les castors sont capables de travailler le bois.

Sources : The Siberian TimesScience & Vie