Pourra-t-on un jour améliorer nos capacités intellectuelles par l’électrostimulation ?

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Des chercheurs ont stimulé les performances cognitives et la mémoire de souris grâce à la stimulation transcrânienne à courant direct. Une technique prometteuse qui pourrait bénéficier à l’Homme.

Les effets de la stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS) sur les fonctions cérébrales et les mécanismes moléculaires sous-jacents étaient jusqu’alors encore largement inconnus. Mais dans une étude publiée dans le célèbre Scientific Reports, des chercheurs de l’université catholique de Rome affirment avoir étudié les effets de la tDCS sur la plasticité cérébrale de l’hippocampe (une région du cortex importante pour la mémorisation) chez les souris. Les chercheurs ont alors vu des signes d’amélioration de leur mémoire et de leurs apprentissages.

On a longtemps cru que le cerveau, une fois mature, se caractérisait par la stabilité de ses connexions, alors jugées immuables. Mais grâce à la plasticité cérébrale, nous savons aujourd’hui que le cerveau, « malléable », modifie l’organisation de ses réseaux de neurones en fonction des expériences vécues par l’organisme. La plasticité cérébrale joue donc un rôle fondamental dans les apprentissages et la mémoire. En outre, altérée, la plasticité cérébrale a été associée à des troubles neuropsychiatriques et de déficience cognitive. Cibler la plasticité cérébrale est donc primordial pour de futures interventions thérapeutiques. C’est d’ailleurs en stimulant cette plasticité que les chercheurs ont pu améliorer la mémoire de leurs cobayes.

visage

La stimulation transcrânienne à courant direct est une technique non-invasive de stimulation cérébrale qui utilise deux électrodes placées sur le crâne et délivrant un courant électrique de très faible intensité. L’appareillage se compose de deux électrodes : une anode, excitatrice, et une cathode, inhibitrice, sont placées sur le crâne du patient pour moduler l’activité neuronale.

Après avoir exposé les souris à des sessions de 20 minutes, les chercheurs ont ensuite vu des signes d’amélioration de leur mémoire et de leurs apprentissages, et ce, durant une semaine complète. Les chercheurs ont également découvert une augmentation de la plasticité cérébrale dans l’hippocampe et de la production d’une protéine : le BDNF (brain-derived neurotrophic factor), une neurotrophine fabriquée par les neurones essentiels au développement neuronal et au contrôle de la plasticité synaptique.

Ces résultats suggèrent quel l’électrostimulation permet une meilleure plasticité cérébrale, d’où une amélioration de la mémoire et des apprentissages. Non invasive, réalisée sans anesthésie, bien tolérée et relativement peu coûteuse, la tDCS est prometteuse. On imagine alors de nouvelles thérapies pour renforcer l’apprentissage et la mémoire dans différents troubles, comme la maladie d’Alzheimer.

Source : futura-sciences