Les requins plus proches de l’extinction qu’on ne le pensait

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Une nouvelle évaluation de l’état de conservation des requins conclut avec regrets que 17 des 58 espèces étudiées sont menacées d’extinction.

Plus que jamais, les requins sont sur la sellette. « Nos résultats sont alarmants », a déclaré Nicholas Dulvy, qui présidait la réunion du Groupe de spécialistes de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), tenue il y a quelques jours. Plus de 170 experts de 55 pays étaient réunis pour l’occasion. On apprend notamment que plusieurs espèces semblent plus vulnérables que les autres : les requins à croissance lente, recherchés et non protégés, comme le requin mako (ou requin-taupe bleu).

Plus globalement, ce sont les requins les plus recherchés qui semblent les moins protégés. Six des espèces examinées ont été répertoriées comme « gravement menacées d’extinction ». Une première pour trois d’entre elles : le swellshark à nageoires blanches, et deux espèces d’anges de mer. Onze autres ont été classés comme « en danger » ou « vulnérables » à l’extinction, en particulier parce qu’ils grandissent lentement, et deviennent sexuellement matures relativement tard dans la vie, tout en étant victimes de la prédation humaine. Le requin-lézard – ou requin à collerettes – a par exemple une gestation de 42 mois. C’est la plus longue du règne animal.

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Le requin mako, ou requin-taupe bleu, l’une des espèces de squales les plus menacées de la planète. Crédits : Wikipédia

Vers une régulation de la pêche ?

Ce groupe d’experts se réunit tous les deux ans pour faire un bilan de l’état de conservation des requins. Il reste néanmoins difficile d’évaluer les effectifs en haute mer. Pour ce faire, les chercheurs se basent généralement sur les résultats des pêcheries de thon. Ces dernières, depuis quelques années, conservent en effet des données sur les prises accessoires de requins. De manière ironique, la pêche au thon étant de plus en réglementée, les pêcheurs ciblent davantage les requins pour combler les pertes de revenus. Et ça se ressent clairement dans les effectifs.

« Dans l’océan Indien, poursuit le chercheur, le long de la mer d’Oman et dans le golfe du Bengale, la pêche au thon est en fait une pêche au requin avec des prises accessoires de thon. (…) Nous savons maintenant que la situation est bien pire que nous ne le pensions ». Au vu de ces résultats, le groupe de spécialistes réclame la mise en place de « limites de pêche nationales et internationales immédiates, y compris des interdictions totales de prélèvements d’espèces considérées comme “en danger” ou “en danger critique” ».

Rappelons que les requins dominent les océans de la planète depuis près de 400 millions d’années. Ils étaient donc là bien avant les dinosaures, et sont toujours là bien après, survivants à plusieurs extinctions massives. Malheureusement, on estime aujourd’hui que plus de 100 millions de requins sont pêchés chaque année. La plupart du temps pour satisfaire le marché asiatique (ailerons et huile de foie, principalement).

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