Les bactéries vaginales à l’origine d’une future révolution pharmaceutique ?

Crédits : 2221709 / Pixabay

Une étude publiée dans la revue Cell est venue mettre en exergue un fait pour le moins étonnant. En effet, selon les auteurs, le vagin abriterait des bactéries qui pourraient servir de base à l’élaboration de nouveaux médicaments.

Et si notre vagin pouvait nous soigner ? C’est en tout cas ce que suggèrent indirectement des scientifiques de l’Université de Californie après avoir étudié des bactéries vaginales et les molécules qu’elles produisent.

En s’intéressant plus particulièrement à la bactérie Lactobacillus gasseri, qui est réputée pour être assez commune au niveau des parties génitales féminines, les chercheurs se sont aperçus qu’elle produisait un antibiotique, le lactocilline. Bien que cette molécule soit assez proche des antibiotiques mis en vente par les industries pharmaceutiques pour traiter des infections vaginales, elle possède cependant un avantage certain par rapport à ces derniers. En effet, alors que les antibiotiques « classiques » attaquent toutes les bactéries sans effectuer la moindre distinction, la lactocilline est quant à elle en mesure de cibler uniquement les pathogènes.

Vers une future révolution ?

Cette découverte, et plus particulièrement la méthode employée pour y parvenir, pourrait bien révolutionner la recherche pharmaceutique, ainsi que la fabrication des médicaments. « Nous avons l’habitude de penser que les médicaments sont découverts par des compagnies pharmaceutiques, approuvés par la FDA (ndlr : l’Agence américaine du médicament), puis qu’ils nous sont prescrits par des médecins. Ce que ces recherches prouvent, c’est que les bactéries qui vivent sur et en nous peuvent court-circuiter le processus » a déclaré Michael Fischbach, chercheur à l’université de Californie, relayé par le site Sciences et Avenir.

Les chercheurs ne se sont d’ailleurs pas arrêtés là et ont réalisé une analyse approfondie du génome de plusieurs espèces de bactéries présentes à la surface et à l’intérieur de notre organisme (microbiome). Ils ont ainsi pu répertorier 3 118 groupes distincts de gènes bactériens codant pour des enzymes impliquées dans la synthèse de molécules apparentées à des classes pharmaceutiques connues.

« À ma connaissance, c’est le premier travail qui isole de nouveaux composés qui ont un fort potentiel médicamenteux dans le microbiome humain », a expliqué Rob Knight, de l’Université du Colorado, relayé par le site Slate.fr.

Sources: SciencesetAvenir – Slate

– Crédits photo : © ekina