L’invention des lentilles de contact a marqué un tournant décisif pour les porteurs de lunettes du monde entier. Aujourd’hui, on estime en effet que près de 125 millions de personnes portent des lentilles de contact à travers le globe. Dans ce secteur clé du marché de l’optique, des inventions voient le jour quotidiennement, prêtes à révolutionner le quotidien des patients atteints de troubles de la vision. Voici un tour d’horizon de certaines de ces technologies.
En magasin ou sur des sites comme Vision Direct, la lentille de contact se décline déjà sous plusieurs formes pour s’adresser à chaque vision, mais aussi à toutes les corrections et besoins. Il est ainsi possible d’y trouver des lentilles journalières, bimensuelles, mensuelles, toriques, de couleur et même progressives à choisir en fonction de sa prescription (et avec la possibilité de bénéficier du tiers payant en ligne). Toutefois, la science continue d’avancer pour faire évoluer ce domaine avec l’objectif non seulement d’améliorer le quotidien des porteurs de ce type de correction, mais aussi de soigner des troubles visuels ou de faire progresser les technologies que l’on utilise au quotidien.
Ces lentilles de contact qui veulent vous soigner
Pour combattre le syndrome de l’œil sec, et notamment la sécheresse oculaire provoquée par les lentilles de contact, il existe déjà des lentilles journalières hydratantes et les classiques gouttes pour les yeux. Toutefois, des scientifiques nord-américains du Terasaki Institute for Biomedical Innovation (TIBI) ont décidé d’aller plus loin en imaginant cette fois des lentilles de contact équipées d’un système de collecte et de distribution de larmes situé sur sa face intérieure. Johnson & Johnson propose pour sa part des lentilles d’ores et déjà commercialisées au Canada, au Japon et aux États-Unis pour calmer les allergies printanières grâce à la libération dans l’œil de médicaments antihistaminiques pour calmer les irritations oculaires en trois minutes et jusqu’à douze heures.
D’autres entreprises cherchent à soigner les maux des yeux grâce aux lentilles. Comme le rappelle le site Ameli, le glaucome est la seconde cause de cécité en France après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Or, traiter cette maladie implique non seulement de surveiller constamment la pression intraoculaire (PIO) des patients, mais aussi de délivrer la dose de médicament antihypertenseur adaptée, et au bon moment. Pour décomplexifier la tâche, POSTECH compte proposer une lentille de contact 2 en 1 pour contrôler la PIO avec une puce de circuit intégrée afin d’identifier les variations et d’administrer la juste dose de traitement en fonction des données obtenues.
Cette technologie, qui apporterait une autonomie totale aux patients, promet l’arrivée prochaine d’une nouvelle génération de lentilles intelligentes dites théranostiques (à savoir des dispositifs alliant thérapie et diagnostic) pour permettre un traitement plus aisé et efficient du glaucome, mais aussi d’un large horizon de maladies oculaires.
La réalité augmentée à portée de rétine
Mojo Vision, une firme américaine basée dans la Silicon Valley, travaille actuellement sur un prototype connecté qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction. L’entreprise ambitionne en effet de proposer à la commercialisation d’ici dix ans des lentilles de contact intelligentes permettant de projeter des images miniaturisées directement sur l’œil tout en suivant ses mouvements. Cela sera rendu possible par un écran d’un demi-millimètre bénéficiant d’une densité de pixels très élevée et d’un microprocesseur ARM Core M0. Apposée sur la rétine, cette technologie aidera non seulement les personnes atteintes d’un trouble de la vision, mais permettra également d’utiliser la réalité augmentée. Les sportifs pourront ainsi visionner des informations en temps réel sans impacter leurs performances et il sera possible de lire un discours sans baisser le regard.
Des chercheurs sud-coréens de l’Institut de recherche électrotechnique (KERI) ainsi que de l’Institut national des sciences et de la technologie d’Ulsan visent quant à eux à mettre au point des lentilles dotées d’un écran, dans le but d’afficher des informations en réalité augmentée. Ce procédé se base sur une imprimante 3D pour l’impression de micro-motifs de 7,2 micromètres d’épaisseur. Dans l’avenir, des modèles personnalisés pourraient permettre de s’orienter dans l’espace ou de jouer à des jeux vidéo de manière unique. Cependant, le chemin est encore long avant de voir ce prototype arriver sur le marché.
