Le viagra aurait un effet secondaire inattendu qui pourrait sauver des milliers de vies

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En raison de ses effets spécifiques sur la physiologie masculine, le Viagra a changé la vie d’innombrables hommes à travers le monde au cours des deux dernières décennies. Mais ce n’est pas tout. Visiblement, un effet secondaire inattendu de la petite pilule bleue pourrait sauver des milliers de vies.

Les chercheurs qui étudient les effets du Viagra (aka sildénafil) sur des souris ont en effet découvert qu’une petite dose quotidienne du médicament dans l’eau potable des animaux réduit significativement leur risque de développer un cancer colorectal. « Donner une petite dose de Viagra peut réduire de moitié la quantité de tumeurs chez ces animaux », explique le biochimiste Darren D. Browning, de l’Université Augusta. Gardez tout de même à l’esprit que jusqu’à présent ce résultat surprenant n’a été démontré que chez la souris, et non chez les humains. Mais forcément, c’est la prochaine étape.

L’équipe espère en effet poursuivre ces recherches dans un essai clinique avec des patients susceptibles de développer un cancer colorectal – ou avec des antécédents familiaux de la maladie. Si un tel essai obtient le feu vert et que les effets peuvent être reproduits chez les humains, cela pourrait être un grand pas en avant pour sauver des millions de vies perdues chaque année. Rappelons que le cancer colorectal est le troisième cancer le plus répandu dans le monde. Selon les chercheurs, il serait donc possible que nous puissions réduire ces chiffres sinistres avec le Viagra.

Les chercheurs ont ici démontré que la dose quotidienne de Viagra réduit de moitié la formation de polypes – des touffes anormales de cellules – qui se forment sur la muqueuse intestinale, et qui ont tendance à devenir des tumeurs. Un autre médicament expérimenté par les chercheurs, le linaclotide – utilisé pour traiter la constipation et le syndrome du côlon irritable – semblait encore plus efficace que le Viagra. Mais celui-ci entraînait des diarrhées, ce qui le rend finalement inapte à une utilisation prolongée, disent les chercheurs. En revanche, le Viagra à faibles doses ne semble pas entraîner d’effets secondaires chez les humains.

Le médicament semble favoriser dans les intestins la production d’un produit chimique appelé GMP (GlycoMacroPeptides). Le processus exact par lequel ces peptides bénéficient à la muqueuse intestinale est encore à l’étude, mais la recherche suggère que le produit chimique supprime la prolifération cellulaire excessive – la formation de nouvelles cellules – dans l’intestin. En somme, ils semblent stimuler la formation de cellules normales tout en éliminant les homologues anormaux.

Il est également à noter que le médicament agirait ici en prévention. Le Viagra ne semble en effet pas pouvoir combattre les tissus déjà cancéreux.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Cancer Prevention Research.

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