Crédits : Gage Skidmore / Wikimedia Commons

« Le CO2 est bénéfique pour l’agriculture » : des scientifiques attaquent le récent rapport de l’administration de Donald Trump sur le climat !

Il y a peu, le ministère de l’Énergie du président Donald Trump a publié un rapport remettant en cause plusieurs consensus scientifiques sur le changement climatique. Depuis, des dizaines de chercheurs ont disséqué ce document dans une nouvelle publication. Ces derniers ont parlé de « parodie de science » et de « tactiques similaires à celles employées par l’industrie du tabac ».

Quand la Science contre-attaque

Fin juillet 2025, le ministère de l’Énergie des États-Unis (DOE) a publié un nouveau rapport (150 pages), dont l’objectif officiel était d’évaluer la littérature existante et les données gouvernementales concernant les impacts climatiques des émissions de gaz à effet de serre. Il s’agissait également d’apporter une évaluation critique du discours conventionnel sur le changement climatique. Seulement voila, plus de 80 scientifiques ont contre-attaqué avec un autre document de 400 pages, publié le 2 septembre 2025 sur DOEresponseSite, une plateforme créé pour l’occasion.

A l’origine de cette initiative, nous retrouvons Andrew Dessler, professeur en sciences de l’atmosphère à l’Université Texas A&M. L’intéressé considère que le document de l’administration de Donald Trump n’est autre qu’une parodie de science. Le rapport de réponse a donc pour objectif de dénoncer la méthode du DOE, dont les tactiques seraient selon les scientifiques, similaires à celles que l’industrie du tabac utilise généralement pour minimiser les effets du tabagisme.

« Personne ne devrait douter que le changement climatique d’origine humaine est réel, qu’il produit déjà des impacts potentiellement dangereux et que l’humanité est sur la voie d’un réchauffement géologiquement considérable. Nul ne connaît les conséquences socio-économiques de ce réchauffement. Il est également clair que l’approche du rapport du DOE, visant à saper les preuves scientifiques, reflète les tactiques employées auparavant par l’industrie du tabac pour créer un doute artificiel. », peut-on lire dans le rapport de réponse.

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Le rapport du ministère de l’Énergie des États-Unis critiqué par des dizaines de scientifiques.
Crédits : U.S. Department of Energy (DOE)

Minimiser l’impact du CO2 et de l’acidification des océans

S’il s’agit ici d’accusations assez graves, il faut dire que les errances pointées par les scientifiques sont bien réelles. Comme l’explique Andrew Dessler, le rapport repose sur des idées que la communauté scientifique rejette depuis longtemps. Or, les auteurs de ce rapport ont tenté d’étayer ces idées avec des biais de confirmation, des interprétations étonnées et surtout, en occultant des faits importants.

Par exemple, le rapport indique qu’une concentration élevée de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère est en réalité bénéfique pour le secteur de l’agriculture. Le DOE a expliqué que, si les émissions polluantes peuvent contribuer à augmenter les rendements agricoles en stimulant la photosynthèse, d’autres effets du changement climatique – hausse des températures, changements au niveau des précipitations – ont des effets plus néfastes sur les cultures et impactent plus fortement les rendements. Citons également une minimisation du problème que représente l’acidification des océans, sous prétexte que la vie évoluait dans des eaux acides il y a quelques milliards d’années. Cependant, les scientifiques ont souligné le manque de pertinence de cette affirmation, l’époque citée dans cet argument étant antérieure à l’apparition sur Terre des formes de vies complexes.

Enfin, rappelons que depuis le début de son second mandat, Donald Trump a opéré un véritable retour en arrière en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. Le président a réduit à néant certaines mesures environnementales, discrédité des agences scientifiques et surtout, sorti une seconde fois les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Ceci avait notamment ouvert la voie vers l’annulation d’une décision importante dans la régulation des émissions de GES aux États-Unis, alors que le pays fait déjà partie des pays les plus pollueurs au monde. D’ailleurs, le rapport du DOE publié fin juillet devait servir à justifier cette annulation.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.