L’arobase, un signe qui était déjà utilisé au Moyen-Âge

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On pourrait facilement imaginer que le symbole « @ », dit arobase, soit apparu avec Internet il y a quelques années. En réalité, ce symbole que l’on utilise désormais quotidiennement trouve ses origines au Moyen-Âge, lorsqu’il était utilisé comme abréviation par les moines copistes.

Selon la théorie du linguiste Berthold Louis Ullman, le symbole de l’arobase est apparu au VIe siècle, servant de ligature (sorte d’abréviation) aux moines copistes. Ce signe serait ainsi une fusion de deux caractères consécutifs : le a et le d du mot latin « æ », qui signifie « vers » « à » ou « chez ». Résultat, un signe qui reprend les deux lettres, avec un « d » qui s’enroule autour du « a ». Il existe d’ailleurs plusieurs documents de la période médiévale faisant état de cette théorie.

L’utilisation de ce signe par les moines copistes résulte d’une nécessité de gain de place sur les manuscrits, ainsi ils ont transformé les deux lettres du très utilisé mot « æ » en un seul symbole. À partir du VIIe siècle, ce symbole était utilisé pour symboliser une unité de poids et de mesure appelée l’amphore, retrouvé dans les livres de comptes des marchands florentins.

L’arobase s’est réellement répandu au XIXe siècle, lorsque les États-Unis ont commencé à l’utiliser pour noter le prix unitaire des marchandises, remplaçant le mot « at » (à), qu’ils lisent d’ailleurs toujours de la même manière aujourd’hui, notamment dans les adresses mail ou pour donner la localisation d’un concert par exemple (live @ New York). Ainsi, au XIXe siècle, il était courant de trouver aux États-Unis des écriteaux renseignant du prix des marchandises tel que « @ 20 $. C’est pour cet usage comptable que ce signe est apparu sur les claviers des machines à écrire américaines dès 1885.

Si le signe « @ » est aujourd’hui utilisé pour toutes les adresses mail, c’est grâce à leur inventeur, Ray Tomlinson qui en 1971 a eu l’idée de l’utiliser comme séparateur dans les adresses électroniques, car il ne figure dans aucun alphabet et donc dans aucun nom propre ni aucun nom de domaine.

Deux théories s’affrontent pour expliquer les origines étymologiques du mot « arobase ». Une première avance une déformation de l’expression à rond bas. L’autre théorie avance que ce mot se serait confondu avec une unité de mesure espagnole, l’arroba (25 livres espagnoles).

Source : gralon