La Corée du Nord a déclaré que sa deuxième tentative de lancement d’un satellite-espion opéré le 24 août s’était soldée par un échec après avoir rencontré un problème de séparation des étages de fusée. Certains citoyens japonais ont également reçu l’ordre de se mettre à l’abri alors que la fusée nord-coréenne survolait les îles proches d’Okinawa.
La Corée du Nord échoue à nouveau
Il y a environ deux mois, la Corée du Nord avait perdu son premier satellite Malligyong-1 en mer Jaune en raison d’une anomalie de lancement inconnue avec sa fusée Chollima-1. On dispose de très peu d’informations sur ce lanceur nord-coréen en raison de la nature fermée du régime et du manque de transparence concernant ses programmes spatiaux et militaires. Notez cependant que le terme « Chollima », qui provient de la mythologie chinoise, fait référence à un cheval volant capable de parcourir de longues distances à grande vitesse.
Pour cette nouvelle tentative, la fusée a décollé d’un site de lancement à Tongchang-ri, dans la province de Pyongan du Nord, dans la nuit du 23 au 24 août. Le lanceur s’est envolé vers le sud avec à son bord un nouveau satellite de reconnaissance militaire, avant de survoler les eaux internationales entre la Chine continentale et la péninsule coréenne. Selon l’armée sud-coréenne, il aurait finalement sombré à l’est des Philippines (le site précis est inconnu). Aucune victime ni aucun dommage matériel n’a été signalé.

La recherche des débris est en cours
L’armée sud-coréenne a déclaré qu’une opération de recherche était en cours en collaboration avec l’armée américaine dans le but de récupérer les débris de la fusée. De cette manière, les ingénieurs espèrent mettre la main sur les technologies impliquées à la fois sur la fusée et sur le satellite. En juillet, l’armée sud-coréenne avait déjà récupéré quelques débris suite à l’échec du premier lancement. Les analyses ultérieures avaient alors indiqué que la technologie appliquée au satellite nord-coréen n’était pas encore suffisamment sophistiquée pour atteindre les objectifs de reconnaissance. Cependant, le gouvernement sud-coréen a depuis affirmé qu’un grand nombre des technologies utilisées par la Corée du Nord pour concevoir son satellite-espion avaient été volées par des groupes de pirates informatiques, ce qui pose évidemment problème.
Ces deux tentatives de lancement ont également été condamnées par la Corée du Sud, les États-Unis et le Japon, soulignant que ces dernières violaient les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU interdisant tout lancement utilisant des technologies balistiques par la Corée du Nord. Hirokazu Matsuno, le secrétaire en chef du Cabinet japonais, avait même qualifié le lancement nord-coréen de « menace pour la paix et la stabilité » il y a plusieurs semaines. Malgré tout, l’Administration nationale de développement aérospatial du pays a annoncé qu’elle ferait une troisième tentative en octobre après avoir analysé ce dernier échec.
