L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient deviendront-ils inhabitables ?

Image satellite d'une tempête de sable au Moyen Orient

Une nouvelle étude tend à démontrer que la hausse des températures imputée au changement climatique pourrait transformer certaines régions en zones de canicule quasi-permanente. Cette modification drastique du climat aura pour effet de créer des millions de réfugiés climatiques, qui s’ajouteront à ceux déjà causés actuellement par la montée des eaux.

Tout le monde, sauf peut-être les climato-sceptiques, connaissent les effets de l’actuel changement climatique, à savoir la montée des océans, le dérèglement des saisons et des courants de surface, ou encore la fonte des glaces. Cependant, les objectifs censés remédier à ce problème ne seront surement jamais atteints et pour le comprendre, il suffit de voir que le système dans lequel nous vivons n’amorce aucun changement majeur dans la pratique, et que la population elle-même ne s’en trouve que très peu émoussée.

Une vaste étude menée par Johannes Lelieveld de l’Institut Max-Planck (Allemagne), vient d’être publiée dans la revue Climatic Change le 23 avril 2016. Ces recherches visent à démontrer qu’une partie des régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord deviendront inhabitables au cours de ce siècle.

Selon Johannes Lelieveld et son équipe, les températures des zones concernées ne se situeront jamais en dessous de 30°C durant la nuit et en journée, celles-ci atteindront les 46°C, et même 50°C avant la fin du 21e siècle. Ainsi, les canicules se produiront beaucoup plus souvent et sur une durée plus longue. De plus, les chercheurs indiquent que la quantité de poussière présente dans l’air sera plus importante à l’avenir.

climat-change

Près de 550 millions de personnes seront impactées par ce changement de climat. Les régions touchées concernent 29 pays dont en voici la liste : l’Algérie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, Bahreïn, Chypre, Djibouti, l’Égypte, la Géorgie, l’Iran, l’Iraq, Israël, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, la Mauritanie, le Maroc, Oman, la Palestine, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Somalie, le Soudan, la Syrie, la Tunisie, la Turquie, les Émirats arabes unis, le Sahara occidental et le Yémen.

Ces millions d’êtres humains seront sûrement voués à quitter leur terre d’origine et deviendront donc des réfugiés climatiques, comme les actuelles victimes de la montée des eaux. Par exemple, les îles Salomon font actuellement face à ce problème et doivent déplacer des villages et des villes au fur et à mesure que leur territoire se réduit et que des îles entières disparaissent.

« Nous concluons que la Mena [un acronyme pour désigner les régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, ndlr] constitue une zone sensible en termes de changement climatique, car elle pourrait se transformer en une zone brûlante durant l’été.Il a été prouvé que les chaleurs extrêmes ont un impact sur la santé de l’homme, qu’elles encouragent les maladies transmises par l’eau et la nourriture, et que des canicules intenses augmentent la mortalité prématurée » indiquent les chercheurs, qui ne montrent logiquement aucun optimisme.

10584_2016_1665_Fig1_HTML

Sources : Gizmodo – Konbini – UP Magazine