La médecine open source peut-elle nous aider à nous préparer aux prochaines pandémies ?

médecine
Crédits : iStock

Mettre en place un système efficace de partage open source pour la création de médicaments est une idée séduisante. Du moins, celle-ci l’est sur le plan éthique. En revanche, cette idée est moins intéressante sur le plan économique, principalement pour les laboratoires.

L’open source en médecine, une utopie ?

Partager les données pour accélérer l’élaboration de traitements contre les différentes maladies. Visiblement, tout le monde en rêve, sauf les laboratoires. En effet, ceux-ci gardent la main sur les recherches de leurs équipes et contrôlent la production des médicaments ainsi que leur mise sur le marché. Même l’expiration des brevets ne signifie pas forcement l’apparition des résultats dans le domaine public. Autrement dit, la mise en place d’un système de partage open source pour la création de médicaments semble relever d’une utopie.

Interrogé par Fast Company dans un article du 30 avril 2020, David Mitchell est le créateur de l’association Patients for Affordable Drugs. Celle-ci se bat pour que le système de tarification des médicaments sur ordonnance aux États-Unis soit plus juste envers les patients. Or, l’intéressé estime que le système actuel est une machine à fabriquer de l’argent alors que ce dernier devrait avant tout servir les citoyens.

Une plateforme existe déjà

Jaykumar Menon est un avocat des droits de l’homme, à l’origine de la plateforme Open Source Pharma Foundation (OSPF). Celle-ci a pour objectif de permettre aux différents scientifiques d’accéder gratuitement à des outils technologiques pour l’étude des maladies. De plus, les chercheurs peuvent partager leurs données et lancer des projets de recherche. Une telle plateforme pourrait donc permettre d’accélérer le processus d’élaboration des médicaments, et ce en marge de la logique économique habituelle.

open source pharma foundation
Crédits : Open Source Pharma Foundation

Si OSPF est souvent comparée à GitHub – plateforme de développement logiciel participative – ce parallèle à des limites. En effet, un médicament ne s’assemble pas tel un logiciel et doit absolument faire l’objet d’une validation par de nombreux pairs. De fait, cette plateforme ne pourra pas mener à bien ses projets sans le soutien d’un bon nombre de chercheurs.

Cependant, depuis 2018, la plateforme compte une victoire plutôt prometteuse concernant le Metformin, médicament générique pour le diabète. Celui-ci se trouve dans une phase avancée (2B) des recherches cliniques pour le traitement contre la tuberculose. De plus, les fonds utilisés pour ce développement sont de seulement 50 000 dollars contre plus de 2,5 milliards de dollars habituellement. Cette victoire donne espoir qu’un jour l’open source prenne de plus en plus de place dans la recherche biomédicale et puisse permettre de mieux se préparer aux prochaines pandémies.