Un traitement prometteur contre la démence bientôt testé chez l’Homme

Crédits : sbtlneet / Pixabay

Un traitement préventif contre la démence s’est montré très prometteur au cours de tests menés chez la souris. De premiers essais cliniques pourraient bientôt être programmés.

En France, Alzheimer – la forme la plus commune de démence – touche trois millions de personnes directement ou indirectement et près de 50 millions de personnes dans le monde. La maladie reste en grande partie incomprise. C’est pourquoi elle est si difficile à combattre et malheureusement encore incurable.

Deux phénomènes cérébraux sont en revanche bien décrits. L’accumulation dans le cerveau de peptides béta-amyloïdes d’une part. Et la transformation des protéines Tau en des formes anormalement phosphorylées et agrégées. Ensemble, ces deux conditions favorisent progressivement la dégénérescence neuronale des patients.

Privilégier une approche préventive

Beaucoup d’approches ont été menées au cours de ces dernières années dans le but de lutter contre ces agrégations de protéines amyloïdes et tau dans le cerveau. Malheureusement, toutes se sont soldées par des échecs. En conséquence, le consensus actuel suggère qu’il prévaut de se tourner désormais vers des mesures préventives. Autrement dit, pour traiter la démence, l’idée serait d’empêcher ces protéines toxiques de s’accumuler en premier lieu.

Des preuves pré-cliniques semblent également indiquer que ces deux protéines anormalement agrégées interagissent en synergie pour entraîner la neurodégénérescence en aval. Il faut donc les considérer à deux, et non séparément.

En ce sens, des progrès sont actuellement réalisés par des chercheurs de l’Institute for Molecular Medicine (États-Unis) et de l’Université de Flinders (Australie). Dans une étude publiée dans la revue Alzheimer’s Research & Therapy, ils expliquent en effet avoir développé un traitement se décomposant en deux vaccins. Le premier vise à générer des anticorps empêchant l’agrégation de protéines amyloïdes, et l’autre de protéines tau.

« Ce que nous faisons avec ces vaccins, c’est amener le système immunitaire à fabriquer des anticorps capables de reconnaître ces amas anormaux de protéines et de les décomposer », expliquent les chercheurs.

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Alzheimer touche trois millions de personnes directement et indirectement en France. Crédits : Pixabay

Un traitement préventif ET curatif

Ces deux vaccins – baptisés AV-1959R et AV-1980R – ont récemment été testés sur des souris développées pour présenter des signes de démence. Ces travaux ont révélé que l’approche avait effectivement empêché les agrégations de ces deux protéines en premier lieu, mais pas que ! Elle avait également permis de diminuer de manière significative celles déjà formées.

Autrement dit, ces deux vaccins auraient le potentiel d’agir à la fois de manière préventive et curative. C’est du moins ce que suggère cette étude sur les souris. Les chercheurs se disent maintenant prêts pour des premiers essais cliniques. Ceux-ci pourraient être programmés dans les deux ans à venir.

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