femmes colère
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La gestion de la colère des femmes s’améliore à partir de cet âge… Êtes-vous concernée ?

La gestion des émotions, en particulier de la colère, évolue au fil de la vie, et chez les femmes, ce phénomène est particulièrement marqué à l’âge mûr. Une récente étude publiée dans la revue Menopause révèle en effet que les femmes entre 35 et 55 ans tendent à mieux maîtriser leur colère à mesure qu’elles avancent en âge. Ce constat met en lumière un aspect souvent négligé de la ménopause : non seulement cette période bouleverse le corps, mais elle modifie aussi profondément le rapport aux émotions.

La colère sous toutes ses formes : une analyse fine

L’étude a porté sur plus de 500 femmes et a distingué plusieurs facettes de la colère : le tempérament colérique (tendance générale à se mettre en colère), les réactions colériques (réponses aux provocations), et l’expression agressive de la colère. Toutes ces formes ont montré une diminution significative avec l’âge. De même, l’hostilité, qui désigne une attitude plus globale de méfiance ou d’agressivité envers les autres, s’est atténuée au fil des années.

Fait notable, la seule forme de colère qui ne diminue pas avec l’âge est la colère réprimée, celle que l’on ressent sans l’exprimer. Ce résultat suggère que si la maîtrise extérieure s’améliore, certains ressentis restent enfouis, ce qui ouvre la porte à des discussions sur la manière dont les émotions sont internalisées.

Ménopause et vieillissement reproductif : deux facteurs clés

L’étude a aussi montré que l’âge reproductif, c’est-à-dire la phase de la vie où les femmes traversent la ménopause ou s’en approchent, joue un rôle important. Les femmes entrant dans la phase tardive de reproduction ont vu une réduction marquée de leur colère. Cela confirme que les changements hormonaux associés à la ménopause influencent la régulation émotionnelle.

Cette période, souvent perçue comme difficile en raison des bouleversements physiques et psychologiques, pourrait paradoxalement s’accompagner d’un gain en résilience émotionnelle. Les femmes auraient donc tendance à mieux gérer leur colère, ce qui pourrait contribuer à une meilleure qualité de vie malgré les défis rencontrés.

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Impacts sur la santé physique et mentale

Au-delà des émotions, cette meilleure gestion de la colère pourrait avoir des bénéfices concrets sur la santé. En effet, la colère et l’hostilité sont associées à des risques accrus de maladies cardiovasculaires, comme l’hypertension et l’athérosclérose. Réduire ces traits de colère à l’âge mûr pourrait donc contribuer à limiter ces dangers.

Par ailleurs, il a été constaté que les femmes qui manifestent des niveaux élevés de colère pendant la transition ménopausique présentent un risque accru de dépression sévère, notamment celles sous traitement hormonal. Ces liens complexes soulignent l’importance d’un accompagnement adapté pour traverser cette étape de vie sereinement.

Vers une meilleure prise en charge des émotions féminines

La directrice médicale associée de la Menopause Society, le Dr Monica Christmas, insiste sur le fait que la santé mentale pendant la ménopause est un sujet sous-estimé. Elle plaide pour une meilleure éducation des femmes afin de les préparer à ces changements émotionnels. Une prise de conscience qui pourrait permettre de mieux gérer les symptômes et ainsi améliorer la qualité de vie sur le plan personnel et professionnel.

Les auteurs de l’étude appellent aussi à poursuivre les recherches, notamment pour comprendre comment la colère se manifeste dans le quotidien, face aux défis multiples liés au stress, aux responsabilités familiales et professionnelles.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.