La Covid-19 menace l’éducation des enfants menacée à l’échelle mondiale

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Crédits : Adityamanutd / Wikipédia

La pandémie de Covid-19 a causé la fermeture des écoles aux quatre coins du monde. Selon la Banque mondiale, ceci menace d’effacer les progrès effectués lors de la dernière décennie en ce qui concerne l’éducation mais aussi la santé. Évidemment, les pays les plus pauvres sont plus exposés à ce risque.

Une menace pour l’éducation

«Le capital humain est absolument vital pour l’avenir économique et financier d’un pays», a indiqué David Malpass, président de la Banque mondiale dont les propos ont été relayés par France 24 le 17 septembre 2020.

L’intéressé a pris la parole à l’occasion de la publication de la dernière édition de l’Human Capital Index. Entre autre, cet indice mesure le niveau qu’un enfant né aujourd’hui pourrait atteindre d’ici ses 18 ans, sur la base des services d’éducation et de santé de son propre pays. Selon le rapport, les gains de la dernière décennie risquent d’être annulés en raison de la pandémie actuelle de coronavirus.

Afin de mesurer le capital humain, la Banque Mondiale prend en compte trois facteurs. Il s’agit de la survie d’un enfant jusqu’à l’âge d’aller à l’école, la durée de sa scolarité et la nature de ses acquis ainsi que la santé. Ce troisième facteur pose les questions suivantes : l’enfant sera-t-il en bonne santé lorsqu’il sortira du système scolaire ? Pourra-t-il poursuivre ses études et sera-t-il prêt à s’insérer sur le marché du travail à l’âge adulte ?

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Crédits : Pixnio

Les pays pauvres plus exposés

Il faut savoir que cette édition 2020 de l’Humain Capital Index regroupe les données de 174 pays, représentant environ 98 % de la population mondiale. Selon les résultats, la plupart des pays ont fait des progrès constants en termes de capital humain avant l’actuelle pandémie. Or, les plus importants progrès concernent les pays à faible revenus. Néanmoins même dans ces pays, un enfant né aujourd’hui pouvait espérer atteindre seulement 56% de son capital humain potentiel par rapport à un enfant en pleine santé bénéficiant d’un niveau d’éducation correct.

Le rapport explique cependant qu’avec la pandémie mondiale de Covid-19, les inégalités entre les enfants vont se creuser à nouveau. On estime à un milliard le nombre d’enfants déscolarisés en raison de la situation sanitaire actuelle. Par ailleurs, le manque à gagner représente des milliards de dollars à cause de la réduction de l’apprentissage mais aussi des abandons scolaires. Par ailleurs, pas moins de 80 millions d’enfants ne bénéficieraient pas de vaccins essentiels et seraient donc encore plus vulnérables.

Augmentation des inégalités entre filles et garçons

De plus, le rapport mentionne un impact touchant les filles de manière disproportionnée. Or auparavant, l’inégalité des chances entre les filles et les garçons était déjà fragile. Il s’agit là d’une préoccupation majeure. De manière générale, les filles obtiennent de meilleurs résultats en termes de capital humain. En revanche, ces dernières ont un taux d’emploi inférieur de 20 % en moyenne par rapport aux garçons.

La Banque Mondiale désire tenter de régler le problème de la déscolarisation en lançant des programmes dans les pays les plus démunis. Il s’agit de relancer le processus d’apprentissage en agissant sur la réouverture des écoles, les équipements mais aussi les dispositifs d’apprentissage à distance.