james webb Hubble galaxie
Des galaxies scintillantes rouges, jaunes et rouges prennent vie dans ce joint JWST/Hubble. Crédits : NASA, ESA, CSA, STScI, J. Diego (Instituto de Física de Cantabria, Espagne), J. D'Silva (U. Australie occidentale), A. Koekemoer (STScI), J. Summers & R. Windhorst (ASU) et H. Yan (U. Missouri).

James Webb et Hubble présentent l’image la plus colorée de l’univers jamais prise

Les télescopes spatiaux James Webb et Hubble ont combiné leurs forces pour imager MACS0416, un amas de galaxies situé à 4,3 milliards d’années-lumière. Ils ont ainsi obtenu l’une des images les plus colorées de l’univers jamais prises.

Deux observatoires complémentaires

Le télescope spatial Hubble et le télescope spatial James Webb sont deux puissants instruments spécialisés dans la collecte de différentes longueurs d’onde, ce qui les rend complémentaires pour l’observation de l’univers.

Hubble est principalement conçu pour observer la lumière visible et une partie de la lumière ultraviolette du spectre électromagnétique. Il est équipé de caméras et de spectrographes capables de capturer des images détaillées des objets célestes dans ces longueurs d’onde. Ces capacités ont permis à l’observatoire de nous fournir quelques-unes des images les plus emblématiques du cosmos, en plus de données scientifiques précieuses sur des objets tels que des galaxies, des nébuleuses et des amas d’étoiles.

Le télescope spatial James Webb est de son côté optimisé pour observer la lumière infrarouge, une partie du spectre électromagnétique qui est invisible pour l’œil humain. Cette lumière est particulièrement utile pour étudier des objets froids ou obscurcis, comme des galaxies lointaines, des nuages de poussière cosmique et la formation d’étoiles.

Ainsi, la combinaison des capacités de ces deux télescopes permet aux astronomes d’obtenir une vue plus complète et détaillée de l’univers, en capturant des informations sur une gamme étendue de longueurs d’onde. C’est précisément cette synergie qui a permis la création de ces nouvelles images, dont celle de l’amas de galaxies MACS0416 qui est situé à 4,3 milliards d’années-lumière de la Terre.

james webb telescope
Une illustration du télescope James Webb en orbite. Crédits : dima_zel/istock

L’image la plus « colorée » de l’univers

L’image montre un paysage de galaxies bleues et rouges autour de la ligne de lumières jaunâtres représentant l’amas. Les galaxies bleues, provenant principalement des données de Hubble, sont les plus proches de la Terre et constituent des foyers actifs de formation d’étoiles. Les galaxies rouges, détectées par les instruments infrarouges du télescope spatial James Webb, sont plus poussiéreuses et éloignées.

La lentille gravitationnelle de l’amas MACS0416 amplifie également des objets situés derrière lui, créant des cercles concentriques courbés dans l’image. Cela est dû à la déformation de l’espace par la masse de l’amas. Cela permet de créer une « loupe cosmique » qui révèle et agrandit les objets. Un exemple de cet agrandissement est une énorme étoile surnommée « Mothra », visible ci-dessous.

james webb Hubble galaxie MACS0416
Une étoile géante surnommée « Mothra » (rouge, en médaillon) existe au sein d’une galaxie agrandie grâce aux lentilles gravitationnelles. Crédits : NASA, ESA, CSA, STScI, J. Diego (Instituto de Física de Cantabria, Espagne), J. D’Silva (U. Australie occidentale), A. Koekemoer (STScI), J. Summers & R. Windhorst (ASU) et H. Yan (U. Missouri).

Les chercheurs produisent des images comme celles obtenues pour plusieurs raisons scientifiques et objectifs spécifiques. D’une part, cela permet d’obtenir une vision plus complète des objets célestes. Chaque longueur d’onde révèle en effet des informations différentes sur la composition chimique, la température, la densité et d’autres propriétés des objets astronomiques.

Ces images permettent également aux chercheurs d’étudier des processus astrophysiques complexes tels que la formation d’étoiles, l’évolution des galaxies et la distribution de la matière dans l’univers. Les différentes longueurs d’onde révèlent des détails subtils qui seraient autrement imperceptibles dans une seule bande passante.

Un article décrivant l’amas est disponible sur la base de données de préimpression arXiv.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.