À 22 années-lumière de la Terre se trouve un monde rocheux évoluant autour d’une naine rouge. Découverte en 2022 par le satellite Transiting Exoplanet Survey (TESS) de la NASA, la taille précise de cette petite planète n’avait pas pu être évaluée à l’époque. Le télescope spatial Hubble a comblé cette lacune.
Un problème de transit rasant
La méthode du transit, utilisée par TESS et Kepler avant lui, repose sur l’observation des variations de luminosité d’une étoile lorsque l’exoplanète en orbite passe devant elle depuis notre point de vue sur Terre. Lors de ce passage, la planète bloque une partie de la lumière de l’étoile, créant ainsi une baisse temporaire de la luminosité de l’étoile.
Cependant, dans le cas spécifique de cette planète, baptisée LTT 1445Ac, la géométrie du système était telle que la planète n’avait pas effectué un transit complet, mais plutôt un phénomène appelé transit rasant. Cela signifie que la planète n’était pas passée directement devant toute l’étendue de l’étoile depuis notre point de vue, mais plutôt à côté, frôlant le bord de son hôte.
Ce désalignement avait ainsi compliqué la mesure précise de la taille de la planète par TESS. En effet, dans cette configuration, la baisse de luminosité observée est moins prononcée et peut ne pas fournir toutes les informations nécessaires pour déterminer avec précision la taille de la planète.
Hubble à la rescousse
Le télescope spatial Hubble a récemment résolu ce problème. Sa résolution supérieure a en effet permis de déterminer que LTT 1334Ac effectuait en réalité un transit complet à travers son étoile. Cette observation a ensuite permis d’établir avec précision le diamètre de la planète, apportant des informations cruciales sur sa taille réelle et sa composition rocheuse. Ce diamètre est estimé à 1,07 fois celui de la Terre. Cette découverte confirme également que la planète est rocheuse et possède une gravité de surface similaire à celle de la nôtre.
Bien que les observations aient permis de déterminer avec précision la taille de la planète ainsi que sa composition rocheuse, les perspectives d’habitabilité de LTT 1334Ac sont exclues en raison d’une température de surface extrêmement élevée, mesurée à environ 260 degrés Celsius. Cette chaleur intense rend en effet très improbable la présence d’eau à l’état liquide, essentielle à la vie telle que nous la connaissons.

La planète LTT 1334Ac, un sujet d’étude passionnant
Malgré son incapacité à soutenir la vie en raison de ses conditions extrêmes, LTT 1334Ac demeure une cible fascinante pour les astronomes. En tant que planète terrestre la plus proche à transiter devant une naine M, elle offre en effet une opportunité unique d’approfondir notre compréhension des atmosphères des exoplanètes.
Les études atmosphériques plus approfondies pourront alors être menées à l’aide de télescopes avancés tels que le télescope James Webb. Ces observations permettront aux scientifiques d’explorer les propriétés atmosphériques de la planète et d’en apprendre davantage sur sa composition chimique, malgré son inadéquation pour la vie telle que nous la connaissons.
Accessoirement, cette recherche souligne également l’importance de la collaboration entre différents télescopes et met en évidence le rôle continu de Hubble en tant qu’outil essentiel dans la caractérisation des exoplanètes malgré son âge très avancé.
Les détails de l’étude sont publiés dans The Astronomical Journal.