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Crédits : Institut universitaire Yamagata de Nasca

L’IA identifie trois nouvelles figures de Nazca au Pérou

Une équipe de chercheurs s’est récemment appuyée sur un puissant outil d’intelligence artificielle pour isoler de nouvelle figures perdues dans le désert de Nazca, au Pérou. Certaines ont été faites il y a plus de 2 400 ans. Les détails de cette découverte sont rapportés dans le Journal of Archaeological Science.

Les figures de Nazca sont un ensemble de géoglyphes situés dans le sud du Pérou. Ils prennent la forme de motifs géométriques, de lignes droites ou de figures représentant des animaux, des plantes et des formes abstraites. La plupart du temps, ils ont été réalisés en déplaçant les pierres sombres pour exposer le sol clair en dessous. Certaines représentations, faites entre 400 av. J.-C. et 650 apr. J.-C., mesurent plusieurs centaines de mètres de long.

La signification exacte des figures de Nazca reste un mystère. Certains estiment qu’elles étaient liées à des pratiques culturelles et religieuses. D’autres pensent qu’elles avaient une signification astronomique et qu’elles étaient utilisées pour observer les mouvements célestes. Des chercheurs suggèrent également que ces représentations étaient associées à des rituels liés à l’eau et à l’agriculture.

Depuis leur découverte, ces figures (plus de 350) ont naturellement suscité l’intérêt des archéologues et des touristes du monde entier. Et visiblement, le site abrite encore quelques trésors.

L’appui de l’intelligence artificielle

Masato Sakai, de l’Université de Yamagata, est spécialisé dans la recherche des géoglyphes depuis 2004. Pour opérer, il utilise l’imagerie satellite, la photographie aérienne ou encore la technologie lidar. Cependant, examiner toutes ces données s’avère parfois difficile. Ainsi, pour les y aider, le chercheur et son équipe se sont récemment tournés vers une méthode d’intelligence artificielle connue sous le nom d’apprentissage en profondeur.

Concrètement, ce système utilise des architectures de réseaux de neurones artificiels profonds pour résoudre des problèmes complexes. Un réseau est composé de plusieurs couches de neurones artificiels interconnectés qui sont conçus pour fonctionner de manière similaire au cerveau humain. Chaque couche traite les informations transmises par la couche précédente et les transmet à la suivante, ce qui permet ainsi d’atteindre des niveaux d’abstraction de plus en plus élevés.

Avant de pouvoir être utilisés, ces réseaux sont entraînés à partir d’un vaste ensemble de données. Ici, les chercheurs n’ont formé leur système qu’avec des données provenant de seulement 21 géoglyphes connus qu’ils ont divisés en « éléments » (tête, torse, bras, jambe, etc.). Une fois le système formé, les chercheurs lui ont présenté les milliers de photographies capturées sur lesquelles il était difficile de percevoir quelque chose.

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Une « paire de jambes » récemment identifiée. Crédits : l’Institut universitaire Yamagata
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La figure d’un poisson. Crédits : l’Institut universitaire Yamagata

D’après l’étude, cette IA aurait identifié des figures possibles environ 21 fois plus rapidement qu’un archéologue. Les chercheurs se sont ensuite rendus sur les sites des candidats les plus prometteurs pour confirmer les découvertes. Ils ont finalement identifié trois nouveaux géoglyphes. Le plus grand représente une paire de jambes mesurant 77 mètres de diamètre. Ils ont également découvert les figures d’un poisson (19 mètres) et celle d’un oiseau (17 mètres).

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.